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Jean Charles Desessartz

Jean-Charles DESESSARTZ (1729-1811) 

 

Jean-Charles Desessartz (ou Des Essartz, ou Desassarts ?) est né à Bragelogne, le 26 octobre 1729, aujourd’hui dans le département de l’Aube, hier dans la province de Champagne. Il fut orphelin de bonne heure, et son oncle, professeur de philosophie au collège de Beauvais, l’aida de ses conseils. Il dut gagner sa vie et donna des leçons de mathématiques à des jeunes.

Il souhaitait embrasser une carrière indépendante et choisit la médecine. On peut penser que Desessartz eut l’occasion de soigner de nombreux enfants, ou en tout cas d’en observer et de s’étonner de la façon dont on élevait les nourrissons. Il rédige alors son « Traité de l’éducation corporelle des enfants en bas âge » qui assura sa réputation. Desessartz, précurseur en de domaine, préconisait le retour à la nature. Par exemple, il recommandait l’allaitement des enfants par leurs propres mères (celles-ci avaient à l’époque l’habitude de les confier à des nourrices), et ce pendant douze à quinze mois, éviter de serrer leur corps dans des maillots trop étroits, ou de les emprisonner dans des cuirasses à baleine… Ce livre eut un grand retentissement. Rousseau le lut, les médecins de la faculté de Paris aussi. Desessartz vint dès lors s’établir à Paris. A 4O ans, il fut chargé du cours de chirurgie, puis il enseigna la pharmacie. Enfin, il devint très rapidement doyen de la faculté.

 Sa notoriété fut telle qu’il fut désigné pour faire partie de l’Institut où il fit connaitre à ses collègues les nouveautés et les progrès de la médecine de son temps.

Desessartz habitait près de la colonnade du Louvre et il mourut le 16 avril 1811, d’un catarrhe suffocant. « Humain, attnetif, compatissant, il devenait l’ami de tous ceux qu’il traitait ». Il laisse le souvenir d’une longue vie entièrement consacrée à son art et d’une préparation qui, pendant près de cent cinquante ans, a réuni, dans une seule formule, les propriétés d’expectorant et celles de prgatif doux qu’on en attendait.

Dans son mémoire sur le croup, publié en 1807, Desessartz indique à propos de son fameux sirop : »Ce sirop est composé d’ipécacuanha, de séné, de sulfate de magnésie, de serpolet, de fleurs de coquelicot, de sucre et d’eau de fleurs d’orange. On fait infuser l’ipécacuanha et le séné d’abord dans du vin blanc pendant deux heures, ensuite dans de l’eau très chaude avec le serpolet, le coquelicot et le sel pendant quatre heures. On délaie dans la colature le sucre seulement fondu dans assez d’eau pour lui donner la consistance du miel et on aromatise avec de l’eau de fleurs d’orange. Les proportions sont trois fois plus de séné que l’ipécacuanha, autant de sulfate de magnésie que de séné, autant de serpolet que l’ipécacuanha, moitié dose du coquelicot, du vin huit fois plus que du séné et de l’eau quatre fois plus que du vin; l’eau de fleurs d’orange autant que du vin ou le cinquième du poids de la liqueur. Dans un cas urgent, on en trouve toujours dans la pharmacie connue sous le nom de Clérambourg-Delondre, rue Saint-Honoré entre la rue de l’Arbre sec et celle du Roule ».

 

Référence : Maurice Leclerc : A propos de Jean-Charles Desessartz, Arts et Biologie, juin 1994

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