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Stéphane Marcel DELEPINE

 

Stéphane Marcel DELEPINE

Né le 19 septembre 1871 à Saint-Martin-le-Gaillard (Seine-Maritime)

Décédé le 21 octobre 1965 à Paris

  Né dans la propriété d’Etocquigny qu’exploitaient ses parents, cultivateurs aisés, Marcel Delépine fit ses études à l’Ecole communale de son village natal et ses études secondaires au collège d’Eu. Bachelier ès sciences en 1887, il accomplit alors ses trois années de stage, d’abord dans l’officine de M. Lefèvre au Tréport puis dans celle de Léopold Delépine, son frère aîné, à Gournay-en-Bray. Inscrit à l’Ecole de Pharmacie et à la Faculté des Sciences de Paris, il obtient sa licence ès sciences en 1891, est plusieurs fois lauréat de l’Ecole Supérieure de Pharmacie en 1892 et est reçu, la même année, interne des hôpitaux de Paris. En 1895, il est nommé préparateur au Collège de France et entre au laboratoire de Marcellin Berthelot où il restera jusqu’en 1902. Reçu pharmacien de 1ère classe, il soutient deux ans plus tard, sa thèse de doctorat ès sciences physiques avec une étude sur les amines et les amides dérivés des aldéhydes. Nommé pharmacien chef des hôpitaux de Paris en 1902, il est d’abord affecté pendant dix-huit mois à l’hôpital Bretonneau, puis quinze ans  à l’hôpital Broca et enfin il termine sa carrière à l’hôpital de la Pitié qu’il quittera en 1927.

Institué agrégé à l’Ecole supérieure de pharmacie de Paris en 1904, il est nommé professeur dans la Chaire de Minéralogie et d’Hydrologie le 1er mars 1913. Il le demeure jusqu’en 1930, étant nommé professeur de chimie organique au Collège de France par décret du 25 mai 1930. Admis à la retraite en 1941, il n’en poursuivit pas moins ses recherches dans son laboratoire du Collège de France jusqu’en septembre 1965, à quelques jours de sa mort.

En 1927, il avait accepté de devenir conseiller scientifique aux Etablissements Poulenc. Il assuma ensuite la direction des recherches pharmaceutiques de la Société Rhône-Poulenc et la direction scientifique de la Société Specia dont il devint le président le 11 avril 1944. Il quitta ses fonctions le 6 avril 1960 pour devenir président d’honneur.

 

RECHERCHES

L’œuvre scientifique du Professeur Delépine, constituée de plus de trois cents notes et mémoires, a été analysée par le Professeur M. M. Janot, brièvement d’abord dans le cadre de la notice biographique de M. E.-H. Guitard, plus longuement ensuite dans l’éloge qu’il prononça à la séance publique de l’Académie de Pharmacie le 5 janvier 1972. Il ne peut s’agir ici que de donner de ses travaux une simple énumération schématique. Les travaux de Marcel Delépine se rattachent à la chimie minérale, à la chimie organique et à la chimie générale.

Dans ce dernier domaine, s’inscrivent ses travaux sur les amines et les amides en vue de sa thèse de sciences préparée dans le laboratoire de Marcellin Berthelot, où il participa avec ce savant au développement de la thermochimie.

En chimie minérale, il s’intéressa surtout à la chimie des complexes, continuant ainsi l’œuvre de Werner. Il étudia les complexes du platine puis ceux des autres métaux de la mine du platine, principalement de l’iridium et du rhodium. Ses études le conduisirent à décrire une nouvelle méthode de dédoublement optique. Il découvrit également un procédé original de préparation du tungstène à l’état pur.

En chimie organique, il commença par s’occuper de la formation et de la structure de l’hexaméthylène-tétramine, ce qui le conduisit à étudier successivement l’aldéhyde formique et ses polymères, les amines et les amides, les bases pyridiques et quinoléiques, les amino-nitriles et les acétals.

Il aborda ensuite la chimie des composés sulfurés, préparant des thio-sulfocarbamates métalliques et obtenant, entre autres composés, les dithiouréthanes et les esters thiocarbamiques. A cette occasion, il découvre les phénomènes d’oxyluminescence.

Une étude sur la Criste-marine, Ombellifère du bord de la mer, avec isolement d’un isomère de l’apiol, le conduit à s’engager dans la chimie des terpènes dont son prédécesseur à l’Ecole de pharmacie, Bouchardat, avait été le pionnier. Il étudia en particulier l’action des acides forts et faibles sur les pinènes.

Avec Alain Horeau, en 1935, il décrit une méthode générale d’hydrogénation catalytique avec le nickel de Raney en présence de soude et activé par fixation de platine.

Enfin, ne perdant aucune occasion de s’affirmer pharmacien et de glorifier les illustrations de notre profession, il fit œuvre d’historien de la pharmacie par ses articles, ses conférences et surtout par les nombreuses et remarquables notes qu’il consacra aux savants qui furent ses maîtres, ses collègues ou ses amis.

 

DISTINCTIONS HONORIFIQUES

Une aussi brillante carrière scientifique ne pouvait manquer de valoir au Professeur Delépine un très grand nombre de distinctions de tous ordres.

Lauréat de la Société de Pharmacie de Paris, de la Société Chimique de Paris et, à plusieurs reprises, de l’Académie des Sciences, il reçut, en 1962, la médaille d’or du Centre National de la Recherche Scientifique.

Il fut élu membre de la Société de Pharmacie (future Académie de Pharmacie)  en octobre 1911, membre de l’Académie Nationale de Médecine en 1928 et de l’Académie des Sciences en janvier 1930. Président de la Société Chimique de France de 1929 à 1931, il en fut nommé président d’honneur en 1945. Il était également président d’honneur de la Société d’Histoire de la Pharmacie dont il suivait avec assiduité les séances.

Officier de la Légion d’honneur en 1923, il fut élevé au grade de Commandeur en 1950. Il était également Commandeur des Palmes académiques.

 

 Référence : G. Dillemann. Produits et Problèmes pharmaceutiques (1975 ?)
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