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François Henri DECROIZILLES

François-Henri DECROIZILLES

François-Henri Decroizilles peut être classé parmi les figures scientifiques les plus originales du XVIII° siècle. Esprit curieux, inventif, pratique, il s’exerça en mille travaux variés. Certains d’entre eux contribuèrent à l’essor industriel de sa province natale : la Normandie. Né le 11 juin  1751, François-Henri appartenait, en effet, à une famille dieppoise qui pratiquait l’apothicairerie depuis quatre générations. Il put donc, tout à loisir, s’initier à la fabrication des onguents et élixirs dans l’officine paternelle. Puis, il compléta son savoir à Paris et obtint sa maîtrise à Rouen, en mai 1778.  

Il acheta alors une boutique, rue du Gros-Horloge. Mais, inventeur avant tout, il laissa libre cours à son imagination. Il fut ainsi le créateur du premier phare à éclipses en France. L’idée lui en vint, un soir de 1783. Revenant de Versailles en compagnie de M. Lemoine, maire de Dieppe, il remarqua que le vent agitait les arbres de l’avenue et que leurs feuillages interceptaient par intermittence la lumière des réverbères : « On pourrait construire des phares qui s’éclipseraient ainsi. Le nombre de révolutions en un temps donné indiquerait au navire le point où il serait.

Enthousiasmé par cette idée, le maire donna suite à la proposition de Decroizilles et, trois ans plus tard, Dieppe inaugurait le premier phare à éclipses. Tournant ses regards vers d’autres domaines, Decroizilles s’occupa à perfectionner la fabrication du cidre, celle des poudres, si nécessaires aux armes de la République. Inspecteur des Poudres et Salpêtres de son département, il installa des nitrières sur la falaise de Dieppe et aux alentours de Rouen. Et, pour obtenir la potasse, il réquisitionna le fumier des fermes, ramassa les ordures ménagères et les débris végétaux.
 

Il donna surtout un grand essor à l’industrie rouennaise en procédant au blanchiment des toiles par le chlore (1788). Entre autres découvertes, on lui doit celle de la cafetière. Un jour qu’il recevait chez lui, à Lescure-lès-Rouen, Chaptal et Fourcroy, avec lesquels il était en relations suivies, ceux-ci s’étonnèrent de la qualité de son café. Descroizilles leur montra alors un cylindre de fer blanc  portant à la base un filtre empli de café moulu, sur lequel on versait l’eau bouillante. Malheureusement, il ne commercialisa pas son invention et mourut pauvre et oublié, le 15 avril 1825, à Paris.

 

Texte de Nicole RICHET

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