Découvertes faites par des pharmaciens (suite 1) |
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On peut signaler plusieurs découvertes dont les apports industriels ont été considérables : – La « Table des différents rapports observés en chimie entre différentes substances » publiée en 1718 par Etienne François Geoffroy, apothicaire parisien. Le Professeur Paul Lebeau (1868-1959), qui fut l’un des collaborateurs de Moissan, avait parfaitement deviné que le domaine des hautes températures et des réfractaires constituait la source d’un gigantesque développement industriel. Il publia, en 1923, « Fours électriques et Chimie » dont certains articles étaient déjà à la pointe du progrès scientifique : chauffage par hautes fréquences, emploi des grands fours à vide, des fours électriques à étincelle, des nouvelles méthodes pyrométriques. En 1950, parut sous sa direction un autre ouvrage : « Les hautes températures et leur utilisation en Chimie », qui confirmait toutes les premières réalisations de l’Ecole Française. De jour en jour, les applications de ses procédés dans les techniques les plus modernes deviennent de plus en plus indispensables à l’Industrie. A la Faculté de Pharmacie de Paris, à l’occasion du deuxième Colloque national de Chimie des Hautes Températures, fut rendu un hommage solennel à ce pharmacien et une médaille fut frappée à son effigie. Balthazar Georges Sage (1740-1824), établi à Paris, élève de Rouelle, membre de l’Académie des Sciences en 1768, fut le créateur de la « docimasie », très importante pour la métallurgie : cette science a en effet pour but de déterminer la nature et la proportion des éléments qui constituent un minerai, pour savoir si les produits de la mine compenseront les frais de son exploitation. Il étudia l’extraction de l’or et de l’argent par l’eau-forte et trouva de l’or dans les cendres de végétaux et la terre de jardin. En 1788, le Roi Louis XVI, qui avait eu l’occasion d’apprécier les talents de Sage, créa pour lui une chaire de Chimie Métallurgique à l’Hôtel de la Monnaie, qui devint L’École des Mines. Dans son ouvrage sur « La fondation de l’Ecole Royale des Mines à la Monnaie », Sage écrivit en 1817 : « Ayant conçu il y a soixante ans le projet de naturaliser en France la métallurgie, je me suis adonné à l’étude de la minéralogie et j’ai rassemblé à mes frais la première collection qui a servi à l’instruction. C’est en analysant les objets qu’elle renferme que je suis parvenu à faire des découvertes qui m’ont fait recevoir de l’Académie des Sciences, il y a cinquante années. C’est afin de familiariser avec ces découvertes que j’ai fait pendant vingt années des cours publics et gratuits de minéralogie docimastique ; et pour perpétuer en France ces connaissances, j’ai obtenu du Roi en 1778, la création de la chaire que je remplis depuis ce temps, ayant reconnu qu’il fallait y attacher des élèves qui trouvassent un avantage en se consacrant à l’étude des sciences propres à former des ingénieurs des Mines ». Sage eut des ennuis lors de la Révolution , puis fut réhabilité ; Napoléon eut beaucoup d’admiration pour ce savant. En 1792, Nicolas Vauquelin (1767-1829), examinant un minerai peu connu, la « mine de plomb rouge de Sibérie », reconnut qu’il s’agissait d’une combinaison d’oxyde de plomb et d’un acide inconnu qui par chauffage, donna un métal, le chrome (ainsi appelé sur les conseils d’Haüy, à cause de la coloration de tous ses composés). Il découvrit la zircone, du minerai appelé « hyacinthe », et put extraire la glucine de l’aigue-marine. Avec Fourcroy, il perfectionna le travail du platine et, à eux deux, ils fabriquèrent une grande capsule de platine pur. |