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Histoire de la SHP 1950-1989 (3)

Les  débuts…     par Henri Bonnemain                                          3/7

 

Après les souhaits de bienvenue, le président Léon Guignard donna la parole à Charles Buchet et je vais vous lire le début de son allocution qui montre bien comment fut prise la décision de création de la S.H.P. :

« Désireux de fêter dignement le cinquantenaire d’un journal, l’Union Pharmaceutique, qui, nous osons le croire, a rendu de sérieux services à la profession, j’avais eu recours au talent d’un jeune historien, M. Eugène Guitard, ancien élève diplômé de l’Ecole des Chartes et de la Faculté des Lettres de Paris. Je lui avais d’abord demandé de retracer l’histoire du journal de la Pharmacie Centrale de France, puis, de nos conversations, et de ses recherches, sortit un livre qui n’était pas seulement une monographie du journal, mais qui embrassait l’histoire de toute la presse pharmaceutique depuis ses origines jusqu’à nos jours. Son ouvrage terminé, M. Guitard se préoccupa de lui donner une suite, et sa pensée se porta, il y a seulement un mois, vers la création d’une société qui réunirait dans un effort commun tous nos historiens modernes de la pharmacie. Il s’en ouvrit aussitôt à moi et me demanda spontanément l’appui du journal l’Union Pharmaceutique. Dès la première minute j’ai accueilli cette idée avec la faveur qu’elle méritait ; en effet il existe seulement en France une Société d’Histoire de la Médecine, qui fait de bonne et belle besogne, mais il n’y a pas encore dans notre pays, ni dans aucune autre contrée du monde, de compagnie exclusivement dirigée vers l’étude rétrospective de la pharmacie. »

Ch. Buchet fut suivi dans le déroulement des discours par le Pr Léon Guignard. Celui-ci, remerciant et félicitant les fondateurs de leur initiative, insista sur le fait que les sociétés de pharmacie existantes ne s’occupaient absolument pas de l’histoire du passé et que les sociétés d’histoire proprement dites, elles, s’occupaient d’archéologie, des batailles, des institutions et des mœurs, mais pas du tout des apothicaires. Or, dit-il, « la pharmacie est à la fois, vous le savez, une collection de sciences, un art et une profession. Son histoire sera donc en même temps l’histoire des sciences physiques et naturelles, et accessoirement celle des doctrines médicales, l’histoire de l’art pharmaceutique proprement dit, comprenant l’étude archéologique des instruments qui lui ont servi, ce sera aussi l’histoire du pharmacien considéré comme praticien et commerçant, dans ses rapports avec le public, avec les corporations voisines, avec l’économie générale d’une époque et d’un pays. Il y a là quantité de théories suggestives, d’actions méritoires, d’anecdotes charmantes à sauver de l’oubli.

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