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Corne de Licorne

Étymologie de Licorne : du latin unicornis : qui n’a qu’une corne.

La licorne était un animal fabuleux à corps de cheval, avec une corne unique sur le front. Elle est connue depuis la haute Antiquité : Aristote, Pline en particulier, en font mention sous le nom d’ « âne indien » ou d' »âne blanc ». on lui attribuait une force et une puissance merveilleuses. dan l’Église chrétienne, c’était une tradition que la licorne ne pouvait être capturée que par une vierge : aussi cet animal devint-il le symbole de la pureté et de la religion. Au Moyen-Âge, on considérait que la corne de licorne avait de nombreuses vertus, spécialement celle de déceler et de neutraliser les poisons ; elle figurait dans les trésors, par exemple celui de l’Abbaye de  de Saint-Denis. En réalité, c’était probablement soit des dents de narval – cétacé des mers du Nord ou « licorne de mer » qui se servait de sa corne pour attaquer les baléines – soit des cornes d’antilopes du genre oryx.

Dans le blason, la licorne figure sous l’aspect d’un animal avec un corps de cheval, une longue corne aigüe et droite (blanche à la partie inférieure, noire au milieu et rouge à l’extrémité) plantée au milieu du front, une petite barbe de bouc et des pieds fourchus. La licorne, qui figure dans les armes royales d’Angleterre, paraît dans l’art et la littérature médiévaux, notamment dans une série de tapisseries qui appartenaient au Château de Boussac (Creuse) et dont plusieurs sont aujourd’hui au musée de Cluny. Celles-ci représentent des scènes du Roman de la Dame à la licorne.

Jean de Renou croyait fermement à la vertu de la corne de licorne, en estimant qu’elle était « surtout admirable pour fortifier les parties nobles et réjouir les esprits vitaux et animaux », d’où, d’après lui, « on s’en sert fort heureusement contre la peste, contre toutes maladies contagieuses et contre toutes sortes de poisons et venins. »Dans son dictionnaire des drogues, Lémery fait également l’apologie de la corne de licorne, qu’il considère comme un « cordial, sudorifique, propre pour résister au venin et pour l’épilepsie ». Dorvault, dans sa première édition de l’Officine (1844) mentionne que toutes les propriétés des diverses cornes employées n’étaient dues en réalité qu’au phosphate de chaux qu’elles contiennent en grande quantité.

Auteur : Henri Bonnemain : Dictionnaire d’Histoire de la Pharmacie, des origines à la fin du XIX° siècle, Olivier Lafont (sous la direction de), 2° édition, Pharmathèmes, 2007

Voir aussi :

Guitard Eugène-Humbert. Les deux articles les plus précieux de la vieille pharmacopée : le bézoard et la corne de licorne. In: Revue d’histoire de la pharmacie, 39ᵉ année, n°131, 1951. pp. 241-245.

www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1951_num_39_131_8629

et

Pratt A.-E. Corne de licorne : Communication de M. A.-E Pratt, à la 19ème séance de la société. In: Bulletin de la Société d’histoire de la pharmacie, 15ᵉ année, n°55, 1927. pp. 1-2.

www.persee.fr/doc/pharm_0995-838x_1927_num_15_55_1685

 

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