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Confection d'Hyacinthe

Ce terme vient du grec huakinthos : hyacinthe, sorte d’améthyste.

Une des quatre grandes confections dites cordiales ou cardinales que les épiciers étaient également autorisés à vendre comme marchandises « foraines », en vertu de l’arrêt du Parlement du 27 novembre 1632. La thériaque et le mithridate étaient des opiats, contrairement aux confections d’alkermès et d’hyacinthe.

Moyse Charas a décrit la préparation de la confection d’hyacinthe utilisée comme vermifuge dans la Pharmacopée royale galénique et chymique. Des pierres précieuses : hyacinthe, saphir, émeraude, topaze, étaient associées à des perles, ivoire, feuilles d’or et d’argent, corail, musc, ambre gris, etc.

Une telle composition aurait dû en rendre le prix prohibitif. Or les prisées de lots de confection d’hyacinthe et de pierres précieuses décrites dans les inventaires de boutiques d’apothicaires prouvent le contraire, ce qui permet de douter de l’authenticité des pierres « précieuses » utilisées.

L’Officine de Dorvault, mentionne la confection d’hyacinthe comme sous-titre de « l’électuaire de safran composé ». effectivement, la formule comporte du safran, mais associé à plusieurs autres substances terre sigillée, yeux d’écrevisses, cannelle, dictame de Crète, santal rouge et citrin, myrrhe, avec pour excipient miel blanc et sirop d’oeillet. Chose curieuse, on ne trouve pas d’hyacinthe à laquelle pourtant l’électuaire doit son nom. Certains auteurs indiquent dans cet électuaire la présence d’ossis de corde cervi, os de coeur de cerf, « petit os se trouvant au fond à à la base du coeur des cerfs quand ils sont vieux et surannés; il n’est qu’un cartilage dans celuy des jeunes, les chasseurs l’appellent croix de cerf, à cause qu’il est quasi figure d’une croix ». La confection d’hyacinthe était stomachique à la dose de 1 à 4 g. Elle est totalement inemployée de nos jours.

Christian Warolin et Henri Bonnemain. Dictionnaire d’Histoire de la Pharmacie, des origines à la fin du XIX° siècle, Olivier Lafont (sous la direction de), 2° édition, Pharmathèmes, 2007

 

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