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Exemple de chevrettes

 

 Deux chevrettes, Lyon et Montpellier, fin XVIe siècle

 

 

 

 Deux chevrettes de forme globulaire, le bec relié au col par un anneau, à décor polychrome bleu,  jaune et ocre pour l’une (A), bleu, jaune ocre et vert pour l’autre (B) de rosaces et rinceaux végétaux, la chevrette (B) portant sous l’anse un phylactère terminé par une grecque, avec l’inscription en caractères gothiques bleus : S. Rosati la (syrupus rosatum laxativus).

(A) Lyon, fin XVIe-début XVIIe s.

H. : 20,5 cm (7 pouces de Lyon = 20 cm)

C. : 1606 ml (5 lb médicinales de Lyon)

(B) Montpellier, fin XVIe-début XVIIe s.

H. : 20,2 cm (6,5 menus de Montpellier)

C. 1530 ml (5 lb médicinales de Montpellier).

La confrontation de ces chevrettes illustre les rapports entre les productions lyonnaise et montpelliéraine à la fin du XVIe siècle. A la dénomination « fruits groupés » utilisée par Compret (1) nous préférons celle de « rosace », plus conforme à l’aspect floral du motif, même s’il pouvait paraître logique d’utiliser un terme évoquant des raisins à côté de feuilles qui seraient de vigne. Sur la chevrette (B) il y eut désaccord entre Chompret et J. Thuile (2), le second attribuant ce type à Lyon encore en 1962 (3). Cependant, si on compare la chevrette (B) à l’albarello publié dans notre fiche n°28 on remarque la présence du même phylactère à enroulement à section carrée, et des mêmes couleurs. Le problème serait plutôt celui de l’antériorité. Il semble que l’emploi des rosaces, non systématique à Lyon, soit un emprunt au décor montpelliérain, succédant aux influences hispano-moresques et italiennes constitutives du style lyonnais au début du XVIe s.

 

1) Chompret (Dr J.) : Faïences primitives françaises dans les apothicaireries hospitalières, Paris, 1946

2) Thuile (J.) : La céramique ancienne à Montpellier, Editions de Champrosay, Paris, 1943, fig. 45-46, 47.

3) Thuile J.) : La Faïence de Montpellier, catalogue de l’exposition, 1962

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