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Cérat et eau de Goulard

Cérat de Goulard

Syn. : pommade de Goulard, cérat de Saturne, cérat saturné, cérat d’acétate de plomb.

Cette préparation doit son nom au chirurgien Thomas Goulard, né près de Montauban en 1697 et décédé à Montpellier en 1784.

Le cérat de Goulard est constitué d’une partie e sous-acétate de plomb liquide (lui-même formé d’un mélange de différents acétates) pour neuf ou dix parties de cérat de Galien selon les formulaires. C’est un topique, un résolutif, un astringent et un dessicatif par le sel de plomb qu’il contient. Il était employé sur les coups, les entorses, les brûlures. Il est resté d’usage courant dans le traitement des brûlures graves jusqu’à la fin du XIXe siècle; On l’appliquait jusqu’à la chute des escarres et on le remplaçait alors par des médicaments du traitement des plaies. Il a l’inconvénient de s’altérer rapidement : il rancit et devient alors irritant, et se colore par décomposition du sel de plomb. Il a figuré au Codex de 1884.

Eau de Goulard

Syn. : eau de Saturne, lotion à (avec) acétate de plomb.

Préparation de même origine que le cérat de Goulard. Elle est constituée de sous-acétate de plomb liquide, comme dans la cérat du même nom, d’alcoolat vuléraire et d’eau (de rivière ou de fontaine selon les termes de l’époque). Le sous-acétate liquide peut être remplacé par l’acétate de plomb cristallisé, encore appelé extrait de Saturne ou sucre de Saturne en raison de sa saveur. Si l’alcoolat vulnéraire est remplacé par l’eau de vie camphrée, on obtient l’eau de Goulard camphrée.

L’eau végéto-minérale de Goulard était utilisée, sous forme de lotion, de fomentation ou de cataplasme, comme dessicatif et résolutif, dans les coups, les contusions, les entorses, les brûlures. On la trouve aussi sous le nom d’eau blanche, ce qui n’est pas tout à fait juste, cette dernière étant composée d’acétate de plomb et d’eau. Le qualificatif « blanche » vient du fait qu’en solution dans « l’eau ordinaire », il se forme un précipité blanc de sulfate et de carbonate de plomb. il faut donc agiter ces préparations avant l’emploi.

Auteur : Pierre Labrude. Dictionnaire d’Histoire de la Pharmacie, des origines à la fin du XIX° siècle, Olivier Lafont (sous la direction de), 2° édition, Pharmathèmes, 2007

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