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Histoire du Laboratoire CARLIER

Histoire du Laboratoire CARLIER

 René CARLIER est né dans le Nord de la France, à Douai, où son père était professeur de mathématiques. Est-ce l’exemple de sa tante pharmacienne à Rosny-sous-bois (93) qui pousse René à se lancer à son tour dans cette profession ? Toujours est-il que René Carlier s’installe comme pharmacien d’officine fin 1927 à Saint Florentin dans l’Yonne. Il y reste 9 ans au cours desquelles il va créé son sirop INFANGYL CARLIER. En 1936, il décide de s’établir en Région parisienne et crée son entreprise à Joinville-le-Pont, dans une vaste usine à la limite de la commune de Saint Maur des Fossés.

Une des originalités du laboratoire concerne les documents publicitaires qu’il a publié : on y trouve en effet vers la fin des des années 1930 une Revue périodique « L’Esprit Montmartrois » qui n’a d’autre but que de faire connaître l’histoire de Montmartre à la grande époque des cabarets comme le Chat noir. C’est ainsi qu’en 1938 paraît un numéro sous la direction de Maurice Donnay, de l’Académie française, sur le thème du Chat noir : le premier chapitre est consacré à l’histoire du Cabaret lorsqu’il était encore situé boulevard Rochechouart, ainsi qu’aux poésies et chansons qui y étaient produites. Le second chapitre est consacré à l’histoire de ce même cabaret après son déménagement rue Victor-Massé. Là encore, les chansons et poésies y sont reproduites. D’autres chapitres sont ensuite édités au fur et à mesure de la parution du périodique. Une deuxième série est éditée en 1939 et contient, contrairement à la première série, des publicités pharmaceutiques pour vanter les mérites de Colarsenol et Infangyl Carlier, le sirop des toux infantiles. Cette deuxième série est consacrée à l’esprit montmartrois avant la Grande guerre, aux chansons de rue (par Pierre Mac Orlan) et aux poètes de Montmartre : André Gill et Cie, Armand Masson, Jean Flous, Louis Marsolleau et Clovis Hugues.

Autre document publicitaire étonnant de Carlier : les « Chansons de Route du Soldat Français », sorte de répertoire des chansons militaires traditionnelles, de la « Prison du Roi François » à « La Madelon ». Ce document est illsutré par Lucien Boucher et édité en 1940.

Créée en 1936 à Joinville, l’entreprise, sans changer de localisation, change de ville et se retrouve sur la commune voisine de Saint-Maur en raison d’une rectification des limites communales en 1940. De 1936 à 1959, l’entreprise est artisanale, mais ce n’est ni une société, ni une annexe à l’officine. Ce n’est qu’en 1959 qu’est créée la société Laboratoires CARLIER qui va employer entre 10 et 15 personnes selon  les périodes. René Carlier exerce seul comme pharmacien jusqu’à la fin des années 1940, puis prend un assistant pour les contrôles analytiques dans les années 1950. Par la suite, sa belle-fille, pharmacien comme son marie, Alain Carlier, prend le relais pour les contrôles. Le Laboratoire Carlier disparait vers 1970 mais les marques, rachetées par le laboratoire AMIDO (racheté par la suite par Soekami) vont rester présentes.

Infangyl Carlier, sirop pour enfants, a vu sa formulation très remaniée au cours des ses plus de cinquante années d’existence. Proche du sirop de Desessarts, certains de ses constituants tels l’eau de laurier-cerise ont été retirés dans les années 1950. Dans les années 1930, Colarsenol, collutoire au novarsenobenzol (arrêt de commercialisation en 1986) et la pommade nasale correspondante ont été mis sur le marché. Dans les années 1950, le laboratoire Carlier sort un sirop Infangyl à la Pholcodine (arrêt de commercialisation en 1992 et retrait d’AMM en 1997) et des suppositoires.

 

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