Caricatures relatives à l'art de guérir (4)

Caricatures pharmaceutiques et médicales :

4° partie : les caricatures des médicaments et des traitements

 

Dessin Olivero, 2012. « Fais gaffe, c’est un vrai Médiator ! »

 

Nous avons vu dans trois précédentes expositions les caricatures médico-pharmaceutiques en relation avec la politique, pour décrire le métier du pharmacien et du médecin et enfin pour évoquer le patient lui-même et sa maladie. Il n’est pas possible dans ce domaine d’être exhaustif tant sont nombreuses ces caricatures au XIXe et XXe siècles. Lors de la présente exposition, nous avons examiner les caricatures qui ont eu trait au médicament lui-même et aux traitements associés. Ce n’est évidemment pas indépendant du pharmacien ni du médecin et encore moins du patient, mais le message est déplacé vers la moyen de soigner.  Ces caricatures sont souvent présentes dans les publicités pharmaceutiques et mettent en valeur les traitements proposés.

Dessin de Cham, 1844. « Oui, monsieur, la moutarde blanche fait cet effet là d’abord, mais il faut continuer : ça finira par finir, et vous deviendrez comme un amour.

Ce dessin de Cham intitulé « nouvelle lanterne magique » évoque une nouvelle fois la fameuse « Moutarde blanche », cible privilégiée de Daumier (avec la Racahout des arabes) mais repris par d’autres caricaturistes. On peut lire dans l’article de Pierre Julien sur ce sujet, citant l’industriel à l’origine du produit : « En juin 1822, M. Turnor, gentilhomme anglais, essaya la graine de Moutarde blanche uniquement comme apéritif, et en éprouva un bien merveilleux dans toutes les parties de son être ; il en fit aussitôt distribuer à quelques malades pauvres de son voisinage » et en constata le succès. « Il parla de cette découverte à M. Cooke, médecin et chirurgien à Cheltenham ; ce médecin essaya la graine de Moutarde sur lui et se guérit d’une maladie qu’il croyait incurable. » Les merveilleux résultats qu’il obtint pareillement sur ses patients l’amenèrent à voir dans la Moutarde blanche « le plus beau présent que le ciel ait départi à l’homme souffrant ».

Pour sa part, Turnor entreprenait « de longs voyages, afin de propager l’usage de ce remède : il parcourut ainsi l’Angleterre, la France, l’Allemagne, l’Italie, etc. ; il fît distribuer partout, gratis et à profusion, des instructions sur la manière de l’employer. Il ne rentra dans sa patrie qu’après avoir épuisé ainsi une forte partie de sa grande fortune. L’humanité conservera une éternelle reconnaissance à ce philanthrope généreux. »

Gavalni, 1844. La moutarde blanche.

En 1825, le Dr Cooke publia un ouvrage sur l’efficacité de la graine de Moutarde blanche, dont cinq éditions s’enlevèrent en moins d’un an. Puis en 1827 « M. Didier, de Paris, employa la graine de Moutarde blanche et se guérit d’une maladie qui le tenait en langueur depuis sept ans ; il était arrivé à ce point de ne pouvoir supporter une cuillerée de bouillon de poulet. Les docteurs Alibert, Richerand, Biett, Cloquet et autres célébrités médicales avaient déclaré qu’il n’y avait plus d’espoir de le sauver. M. Viltrac, ancien chirurgien-major aux armées, qui lui donnait des soins particuliers, partageait le même sentiment. Mais quelle ne fut pas sa stupéfaction lorsque, douze ans plus tard, il apprit que ce même M. Didier avait parfaitement rétabli sa santé en prenant de la graine de Moutarde blanche ! D’abord, il refusa d’y croire ; il se rendit donc à son domicile, et ce ne fut qu’après en avoir été témoin lui-même qu’il demeura convaincu. Ce chirurgien existe, il habite Paris. .

« M. Didier prôna dès lors la graine de Moutarde blanche avec chaleur ; il en résulta d’autres guérisons miraculeuses et en nombre tel qu’il se décida aussitôt à faire traduire et imprimer l’ouvrage du médecin en cinq langues, à tenir de cette graine et à la faire cultiver en grand. » L’autre caricature de Gavarni montre un Noir en cravate blanche et veste qui tient gentiment dans les bras une fillette blanche et lui sourit, tandis qu’au mur on lit deux panneaux-réclames pour le Noir animal et la Moutarde blanche.

Charles Jacque. L’invention d’une nouvelle pâte pactorale. vers 1843. Musée Carnavalet.

La pâte pectorale de Regnauld fut aussi l’occasion pour Daumier et d’autres de réaliser des caricatures, tant les publicités dans les journaux sont importantes pour les pâtes pectorales (pâte de Budry, pâte pectorale à la réglisse de Georgé, pâte d’escargots de Mure, pâte pectorale balsamique de Dégenétais, etc. ).

Dans la caricature de Charles Jacque, on peut lire cette légende : « Nous avons mis une once de réglisse, quinze cloportes… légèrement de guimauve, un soupçon de cassonade. Il ne nous reste plus a ajouter que deux escargots et un charmant lézard… en triturant le tout et en le fesant (sic) convenablement mousser dans les journaux, notre fortune est faite ! ». En 1839 dans le Musée pour rire, exaspéré par la vogue pour les pâtes pectorales, écrit : « Tous les pharmaciens du monde sont occupés à inventer chaque jour quelque remède pour le rhume de poitrine,

Achille Veron se retirant sous sa tente. Daumier, 1850. Sure le bouclier : « Pâte de Régnault »

et jamais le plus petit herboriste du plus petit chef-lieu de canton n’a songé à inventer la moindre drogue qui pût apporter du soulagement au rhume de cerveau. Le tousseur a vingt-cinq espèces de pâtes pectorales à son service, depuis la pâte de Régnault (sic) jusqu’à la pâte de colimaçon, en passant par la pâte de cloporte ; et l’éternueur donnerait vingt-cinq louis d’une drogue quelconque, qu’il ne l’obtiendrait pas. ». Véron, copropriétaire des pâtes Regnauld, est souvent caricaturé par Daumier et Cham. Bien qu’il ne soit pas pharmacien, s’est souvent sous les traits d’un pharmacien qu’il est représenté par les caricaturistes. Dans une caricature de Daumier de 1850, on voit « Achille Véron se retirant sous sa tente » avec le personnage principal tenant un bouclier « Pâte de Regnault ».

Au XIXe siècle, une des classes de médicaments les plus abordés par les caricatures sont les médicaments homéopathiques. Daumier, comme nous l’avons vu dans les expositions précédentes, s’en donne à coeur joie, de même que Gustave Doré.

Le médecin hydropathe. Daumier

Mais un autre traitement amène les caricaturistes à s’en amuser comme on le voit ici avec la caricature de l’hydropathe, par Daumier. On peut lire comme légende : »- aujourd’hui, nous nous contenterons de deux voies… demain vous m’en apporterez quatre voies….: – Ah ! che cha un bon médechin ! … on ne chaurait jamais trop donner le goût de l’eau… (à part) je crains seulement que cha ne lui fasse pacher le goût du pain !… ».

Cette mode du traitement par l’eau donna lieu à un chapitre de l’ouvrage « Physiologie du médecine » publié par Louis Huart en 1841, dont voici quuelques extraits : « Après les allopathes et les homéopathes, voici venir les hydropathes ! C’est encore en Allemagne, cette terre classique des rêveries et de la choucroute, que l’hydropathie a pris naissance. Car il ne faut pas croire que l’Allemagne ne produise rien que des poupées, des barons et des toupies, elle produit aussi énormément de médecins ; elle en produit même au delà de ce qu’il lui faut pour sa propre consommation.

Les hydropathes

Et elle se livre à une exportation de ce genre d’articles qui trouve quelques débouchés à Paris, quoique Paris lui-même en ait déjà à revendre. Mais les médecins exotiques ont toujours obtenu une certaine vogue en France, surtout quand à un nom bien baroque ils joignent des idées encore plus baroques. Mesmer n’aurait pas eu le le moindre succès s’il avait eu le malheur de s’appeler Dubois et de naître à Dijon ou à Vaugirard ; et le grand Hannemann n’aurait obtenu qu’une renommée infiniment petite, comme ses pilules, s’il n’avait pas eu le bon esprit de voir le jour à un très grand nombre de kilomètres de Paris. On peut dire que non seulement nul n’est prophète, mais même que nul n’est médecin dans son pays.

Un beau jour un docteur allemand dont le nom nous échappe, mais qui finissait forcément en man, et que nous appellerons Peterman ou Blagueman, si vous voulez, un beau jour, disons-nous, le docteur Blagueman, réfléchissant profondément au moyen de guérir les malades, qu’il n’avait pas encore, découvrit que l’eau claire, qui jusqu’à ce jour formait le plus limpide de ses bénéfices quotidiens, était le plus précieux de tous les éléments : en conséquence, il résolut d’en faire celui de sa fortune ; et voici comment il transforma l’eau en une panacée universelle, qui devait détrôner à tout jamais la pierre philosophale, l’or potable, la médecine de Leroy et même l’eau de Cologne de Jean-Marie Farina.

Une petite pensée pour l’homéopathie. Dessin de Rino, Le Moniteur des pharmacies, 14 novembre 1992.

Voici le raisonnement préalable que se fit sans doute l’illustre docteur en man et en médecine : la nature est une excellent mère de famille qui ne veut que du bien à ses enfants, c’est pourquoi elle leur a procuré les rhumastismes, les fluxions, les fièvres et la colique ; mais en même temps elle a voulu donner à ces mêmes enfants un remède souverain contre ces diverses affections, qui peuvent paraître désagréables au premier abord, mais qui au contraire sont une source d’agréments quand on a la satisfaction de s’en guérir. Or le remède doit être nécessairement à côté du mal, car sans cela la nature ne serait plus bonne ; et elle est bonne, puisqu’elle jouit de cette réputation depuis un temps immémorial. Ce remède suprême, qui existait depuis l’invention du monde et de la colique, est bien simple et à la portée de toutes les fortunes, c’est l’eau ! Mon Dieu ! oui, monsieur, l’eau, la pure eau, la simple eau !…

Première page du Journal l’Echo Kneipp de 1897

Toutes les ordonnances des médecins hydropathes se terminent par ces mots sacramentels : « croyez cela et buvez de l’eau ? » Vieux farceurs ! Mais le malade doit se garder de boire de l’eau plus ou moins chaude, ce serait contrarier les lois de la nature, à moins que l’on ne se trouve dans les environs du puits de Grenelle. Le malade doit boire le remède tel qu’il sort des entrailles de la nature, de cette admirable pharmacie universelle ; c’est ce qui fait même que les imprudents qui s’administraient de l’eau sous différentes formes après l’avoir fait chauffer n’en éprouvaient pas tous les heureux résultats que procure l’eau froide, et puis il faut en boire, non pas des cuillerées, non pas des verres, non pas des cruches, mais des seaux. Dans les nouvelles maisons de santé hydropathiques, tous les matins, lorsque le docteur fait sa visite, il compte son monde, et il dit : « autant de malade, autant de seaux ». Ce calcul semble assez juste… »

On retrouvera ces éléments quelques années plus tard avec l’abbé Kneipp. C’est en 1886 que parut son ouvrage Meine Wasserkur [Ma Cure d’eau], grâce auquel il enseigna sa méthode de guérison par l’eau. Deux ans plus tard fut édité So sollt ihr leben [C’est ainsi qu’il vous faut vivre], c’est-à-dire un recueil de conseils au sujet de l’alimentation, de l’activité corporelle et d’un style de vie sans excès. Le cercle de ses patients grandit considérablement, des sociétés appliquant la méthode Kneipp furent fondées.

 

Etablissement Kneipp à Paris Publicité dans le Journal Kneipp de 1897

 

Médicaments générique. Dessin de Olivero.

 

Au XXe siècle, les caricatures de médicament sont aussi nombreuses. Elles paraissent souvent dans les journaux professionnels à l’occasion d’évènements comme l’apparition des génériques, les informations sur certaines classes de médicaments ou les publicités. Parmi les cibles des dessinateurs, on trouve bien sûr les génériques ! Mais les sujets abordés sont très divers. Le Moniteur des pharmaciens publiait régulièrement avec Reno des caricatures à l’occasion de sujets d’actualité. Par exemple, un article sur les effets thérapeutiques des oligoéléments est associé à un dessin où la femme dit à son mari : « C’est pas ça qui te mettra du plomb dans la tête ! ».

 

Dessin de Rino, 26 septembre 1992.

 

Dessin de Faizant. La Schoumologie

Les caricatures concernant le médicament au XXe siècle servent souvent de support pour les publicités pharmaceutiques. Elles mettent en scène soit les patients qui doivent prendre leur traitement, soit les avantages du produit, avec humour. La série sans doute la plus remarque est un ensemble de  dessins de Jacques Faizant sur Schoum. Mme Coignerai-Devillers racontait que « vers les années 1910 exerçait à Courbevoie un excellent médecin généraliste, qui savait prescrire pour les foies fatigués de sa clientèle un agréable remède de sa composition. Il calmait les crises douloureuses, rendait leur vigueur aux vésicules épuisées, et, qualité non négligeable, son goût était chaleureux et réconfortant. Et pour cause : le Docteur de La Noie faisait confiance aux infusions et aux extraits de plantes simples : bugrane, fumeterre, piscidia, mais il les additionnait d’un peu d’eau chloroformée qui anesthésiait les spasmes, le tout dilué dans la bonne eau pure de Courbevoie.

Dessin de Faizant. La Schoumologie

De bouche à oreille le succès fut éclatant, encore que borné à une clientèle locale. Mais en 1926 on décida de commercialiser la préparation. Quel nom lui donner ? Il le fallait sonore, court, facile à retenir. Le Docteur de La Noie se souvint d’une agréable boisson alcoolisée qu’il avait appréciée lors de ses voyages en Extrême-Orient, un alcool de riz que les indigènes appelaient Schoum. Ainsi fut baptisé cet élixir qui pourtant ne risquait pas d’alcooliser ses malades…

Le laboratoire Schoum ajouta à son répertoire le Magnescorbol. Puis vint un excellent désinfectant : l’Aniodol. » Faizant réalisa une série de dessin sur la Schoumologie. Le premier présenté ici a pour cadre une classe où la leçon du jour est le calcul. « Un client arrive dans un restaurant avec 1000 francs. il mange un repas pour 700 francs. Que lui restera-t-il ? -Il lui restera à aller s’acheter en vitesse une bouteille de Schoum ! ».

Jacques Faizant. La Schoumologie

Un autre dessin met en scène deux pharmaciens dont un est enrhumé et éternue dans sa pharmacie. Le dialogue fait évidemment allusion à la préparation Schoum en évoquant l’action du produit sur la digestion : « Ah ! Schoum ! ; -à vos foie ! ; -vessie beaucoup; – de rein ! »

Un autre dessin savoureux de Jacques Faizant met en scène une grand-mère et son petit-fils qui lui rappelle l’existence de Schoum : La grand-mère raconte « Il était une fois dans la ville de Foix une marchande de foie… » et le petit-fils reprend « … qu’avait mal au foie ! je sais !.. C’est une histoire d’avant l’invention du Schoum ! ».

Jacques Faizant a aussi illustré une publicité pour le Magnescorbol du même laboratoire Schoum.

Jacques Faizant. Publicité pour le Magnoscorbol

Parmi les autres dessinateurs célèbres qui vont participer au dessin humoristique du médicament, il faut évidement citer Dubout avec un ensemble de dessins réalisés pour plusieurs laboratoires. Albert Dubout est né le 15 mai 1905 à Marseille. Après des études au Lycée de Nîmes où il a pour camarade Jean Paulhan, puis à l’École des Beaux-Arts de Montpellier. Il monte à Paris à 17 ans. Ses premiers dessins sont sortis dans L’écho des étudiants de Montpellier en 1923. En 1929, Philippe Soupault, directeur littéraire aux éditions Kra, lui fait illustrer son premier livre : « les embarras de Paris » de Boileau. Il illustre près de quatre-vingts ouvrages dont dix huit recueils de dessins. Il collabore à divers journaux et revues dont Le Rire, Marianne, Eclats de Rire, L’os libre, Paris-Soir, Ici-Paris…Il réalise aussi des affiches de cinéma et de théâtre ainsi que des décors. Il travaille dans la publicité, fait de la peinture à l’huile (Il a réalisé 70 tableaux), et dessine de nombreuses couvertures de livres et des pochettes de disques.  Comme Sennep, il réalise des dessins pour illustrer des publicités des Laboratoire Fraysse (Revitalose, Dienoestrol) et pour Beytout et son aerophagyl. Comme Sempé, Effel, Peynet et d’autres, Dubout prête son crayon pour la série « Comment on s’enrhume » des Laboratoires LE BRUN. En 1956, DUBOUT publie « Comment on s’enrhume » en 12 images, puis, en 1966, la série « Comment on s’enrhume en vacances.

 

Publicité pour le Dienoestrol Fraysse. Dessin de Dubout

Il faut citer également Sennep qui a réalisé en particulier une série de dessins sur la Revitalose des laboratoires Fraysse. Jean Sennep (1894-1982), de son vrai nom Jean-Jacques Pennès, dessinateur et caricaturiste, a en effet prêté son crayon à l’industrie du médicament. Il est considéré comme l’un des plus grands illustrateurs de la presse française. Homme de droite, il a travaillé avec de nombreux journaux dont le Figaro et Candide. Il a influencé beaucoup de caricaturistes, notamment Effel et Jacques Faizant. Sennep commence son activité de dessinateur de presse au lendemain de la Première Guerre mondiale. Son dessin se caractérise par un trait d’une grande nervosité, qui en fait un style unique et reconnaissable entre tous. Anti-parlementariste déclaré, il prend pour cibles préférées Léon Blum et Aristide Briand. À travers le premier, il vise le cartel des gauches puis le Front populaire, et, à travers le second, les conférences internationales et le pacifisme. Il collabore régulièrement au Coup de patte (1931-1932), au Rire, pour lequel il réalise des numéros spéciaux (en 1934 et 1938). En 1941, Sennep se rallie à la France libre. Après la guerre, il deviendra le dessinateur attitré du Figaro, jusqu’à son départ à la retraite en 1967 et son remplacement par Jacques Faizant. Il réalisa une « Série historique » où Napoléon et Chilmeric II (ci-dessous) sont mis en scène à propos de Revitalose des laboratoires Fraysse.

 

Publicité pour la Revitalose Fraysse. Dessin de Sennep

Toujours dans les dessinateurs très impliqués dans la publicité pharmaceutique, on peut voir l’oeuvre de Van Rompaey avec, par exemple la série sur « la thérapeutique à travers les âges » publié avec différents laboratoires. Pour la Tridigestine, on peut lire un extrait de l’ouvrage « Suite du Samaritain charitable » publié à Genève en 1673, qui propose de traiter les problèmes de digestion et de fortifier l’estomac par la recette suivante : « Prenez de la mie de pain de seigle, de l’absinthe, de l’eau de girofle, muscade avec un peu de vinaigre, que cela devienne comme un bouillon. Étendez sur un linge et appliquer sur l’estomac aussi chaud que l’on pourra endurer. » Quant à l’Hépatoum, il est comparé à l’ancien traitement du foie, de la gravelle et de la strangulie (difficulté à uriner), paru en 1668 dans « Remèdes et Secrets en Médecine » : « Distillez de l’eau de fiente de vache puis prendrez deux lièvres dont vous mettrez l’un dans dans un vaisseau de terre avec un lit de fiente de cheval et foin ; vous le ferez cuire jusqu’à ce qu’il soit sec, et en état d’être réduit en poudre. Prendrez l’autre sans boyaux et briserez pour en faire distiller une eau que mêlerez à celle de la fiente de vache. Prenez de chacune deux cuillerées avec de la poudre de l’autre, à jeun en pleine lune. »

Publicité pour la Trigestine Dalloz et l’Hépatoum. Dessin de Van Rompaey

 

En conclusion, de nombreux dessinateurs ont mis leur talent et leur humour au service de la pharmacie et du médicament, ou encore des traitements subis pas les patients. Ce n’est ici qu’un petit aperçu de leurs dessins !

Tags: No tags

Comments are closed.