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Cadet de Vaux

Cadet de Vaux (1743-1828)

Antoine-Alexis Cadet de Vaux naquit à Paris le 11 janvier 1743. Il n’avait guère plus de deux ans à la mort de son père et, comme celui-ci habitait alors « rue Montmartre, vis à vis Saint Joseph », ce fut vraisemblablement là qu’il vit le jour. Comme il montrait des dispositions particulières pour la chimie, quand il eut terminé ses études préliminaires, M. de Saint-Laurent le fit entrer, comme il l’avait déjà fait de son frère ainé Cadet de Gassicourt, chez le philantrope Chamouset. « Ami de l’humanité, c’est bien ainsi qu’il faut appeler Cadet de Vaux, qui ne travailla toute sa vie que pour le bien public, avec une probité, une conscience et un désintéressement dont on ne trouve ailleurs que peu d’exemples »(1).

Il a tout juste 16 ans quand, le 14 octobre 1759, il est nommé apothicaire major gagnant-maîtrise à l’Hotel royal des Invalides au lieu et place de son frère de Gassicourt, qui venait de terminer son stage de six ans et d’obtenir son brevet de maîtrise. A son tour il obtient sa maîtrise le 14 octobre 1765, mais c’est seulement un an plus tard, le 16 octobre 1766 qu’il quitte les Invalides, où il vient d’avoir comme successeur Parmentier, reçu brillamment au concours. C’est à partir de cette date que va se nouer entre eux deux une amitié qui ne se relachera jamais et une collaboration de tous les instants qui les rend inséparables dans la plupart de leurs travaux. Refusant d’éxécuter le « chef d’oeuvre » exigé pour entre dans la corporation des apthicaires-épiciers, Cadet de Vuax n’apparait pas sur la liste des apothicaires dans l’Almanach royal. Mais en 1777, la déclaration du 25 avril ayant séparé définitivement les épiciers des apothicaires, ceux-ci furent constitués en une corporation indépendante sous le nom de Collège de Pharmacie, réunissant, enfin, les maîtres-apothicaires et les gagnants-maîtrise qui prirent ainsi rang dans les listes publiées par l’Almanach raoyal à partir de 1778. On y voit alors figurer les deux Cadet, l’un en dessous de l’autre.

En 1769, l’occasion s’offre à Cadet de Vaux d’acquérir une officine : celle de Bertrand Chambaud, qui tenait boutique rue Saint-Antoibe. Le 7 juillet 1773, Cadet de Vaux se marie avec Louis-Victoire Delaplace. Ce n’est pas la richesse, tout au plus une honnête aisance. Mais les soins qu’il devait donner à sa pharmacie empêchaient Cadet de Vaux de se livrer en toute liberté aux nombreuses recherches qu’il voulait entreprendre. Aussi bien, le Journal de Paris, qu’il venait de fonder, commençait à lui procurer suffisamment de ressources pour qu’il n’eut plus besoin de tenir boutique. Il résolut donc de vendre son officine en 1781 à Adrien-Jean-Baptiste Godard. Délivré des soucis pécuniaires grâce au succès de sa feuille, Cadet de Vaux put se livrer davantage aux travaux qui l’intéressaient : l’hygiène et la santé publiques. Il travailla plus spécialement sur les ustensiles de cuisine pour bannir l’emploi des ustensiles en plomb, ou en cuivre, sur les fosses d’aisance qui étaient la source de multiples accidents, et sur la suppression du Cimetière des Innocents à Paris. Ce cimetière qui remontait à Philippe Auguste était la source de multiples plaintes des riverains depuis plusieurs siècles.Malgré une déclaration en 1776 pour ordonner la translation de tous les cimetières hors des limites de Paris, il faudra attendre 1785 pour que le Conseil d’Etat décide de convertir l’emplacement du cimetière et de l’Eglise des Innocents en une place ouverte et d’y transférer le marché aux herbes et aux légumes. Pour ne pas effrayer la population, on opéra de nuit seulement.

Cadet de Vaux fut aussi étroitement associé à Parmentier pour l’amélioration du pain.

Cadet de Vaux mourut en 1827, après s’être réfugié chez son fils.

 

(1) André Vaquier. Un Philanthrope méconnu : Cadet de Vaux (1743-1828), Paris,1958

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