François ALBERT-BUISSON (1881-1961) |
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François Albert-Buisson naquit le 3 mai 1881, à Issoire. Il fit de brillantes études primaires et secondaires. Après avoir été reçu bachelier à 17 ans, il décida d’entreprendre des études de pharmacie tout en s’inscrivant comme stagiaire à la Trésorerie générale de Thiers. En 1901, il s’inscrivit à l’École Supérieure de Pharmacie de Paris. Reçu à l’Internat en 1903, il entre à l’hôpital Broca où il fait la connaissance du Pr Delépine, qu’il prendra plus tard comme directeur scientifique, puis comme Président de Spécia. En 1905, il passe à l’hôpital Hérold, chez le Pr Goris. Reçu pharmacien en 1906, Albert-Buisson prend la direction, deux ans plus tard de la grande pharmacie Dallier, au Mans , et créé, à côté de l’officine, une usine de produits chimiques où il fabrique des sels de magnésium. Dans son officine, il organise un centre de documentation gratuite à l’usage de ses clients, faisant ainsi déjà de l’éducation sanitaire. A la mort de son beau-père, qui possédait une usine d’engrais à Brest, Albert-Buisson vend la pharmacie du Mans et va se consacrer à la fabrication des superphosphates, créant en même temps à Paris, les Etablissements Albert-Buisson avec quatre spécialités : le Sédol, l’Ostreïne, le Véronidia, et le Feroxal. Ayant entre-temps passé sa licence en droit, puis son doctorat en 1913, il entre comme juge suppléant au tribunal de commerce de la Seine. Il est mobilisé en août 1914 et connaît la vie des tranchées. En 1915, à la suite d’une présentation d’un mémoire sur les poudres et qui lui vaut le prix de l’Académie des Sciences, il est rappelé à son usine de Brest pour fabriquer des oléums pour le service des poudres, ainsi que les premiers gaz asphyxiants. Atteint par les gaz, il est réformé et décoré de la légion d’honneur en 1916 à titre militaire. Après la guerre commence la carrière politique d’Albert-Buisson : il est élu maire d’Issoire, puis Conseiller Général et devient directeur de Cabinet au ministère des Finances dans le cabinet Herriot en 1924. Le gouvernement est renversé en 1926 et Albert-Buisson devient alors président de la Banque française du Commerce Extérieur puis, en 1930, de la BNCI. Il prendre la tête de Rhône-Poulenc en 1935. En 1936, il est élu à l’Académie des Sciences morales et politiques, dans la section de Législation et droit public. Un an après, il est élu sénateur du Puy de Dôme. Tout au long de ces années, il accomplit plusieurs missions à l’étranger. Reçu par Hitler, il rapporte de son voyage une impression extrêmement pessimiste pour l’avenir de la France. C’est alors la guerre et l’occupation. Après la tourmente, Albert-Buisson rentre à Paris et se consacre à l’Institut et à Rhône-Poulenc, Spécia et Théraplix, à qui il fait attribuer par les Américains quelques grandes spécialités. En 1947, il est membre de la commission de la réforme du code du commerce et du droit des sociétés. En 1948, il est délégué par l’Académie à la Commission nationale pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). En 1951, il est élu secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences morales et politiques, et en 1953, il devient chancelier de l’Institut, titre créé pour lui. Enfin, pour couronner cette carrière, Albert-Buisson accède à l’Académie française en 1955. « Comme nous tous ici-bas, il naquit avec des dons et des travers. Ses dons furent nombreux : tout au long de sa vie, il s’employa à les cultiver et à leur assurer un plein emploi. Son goût de la représentation, il sut l’utiliser pour servir avec éclat les hautes fonctions dont il fut investi et toujours par la confiance de ses commettants ou de ses pairs »(J. Fougerolle) Source : Henri Bonnemain. Revue d’Histoire de la Pharmacie, n°251, Décembre 1981 |
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Complément 2020 : Éloge prononcée par Maurice Lachaux
à la séance publique annuelle de l’Académie nationale de Pharmacie en 1985