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Gilles François BOULDUC

Gilles-François BOULDUC (1675-1742)

Apothicaire royal, échevin, membre de l’Académie des Sciences, Gilles-François Boulduc appartient à la cohorte des ces grands apothicaires du XVII° siècle. Saint-Simon, qui faisait appel à ses services, ne tarit pas d’éloges à son  égard : « C’était, dit-il, un excellent apothicaire du Roy, qui, après son père, avait toujours été et était encore le nôtre, avec un grand attachement, et qui en savait pour le moins autant que les meilleurs médecins, comme nous l’avons expérimenté ; et avec cela, beaucoup d’esprit et d’honneur, de discrétion et de sagesse. » De famille parisienne, Boulduc avait vu le jour le 20 février 1675.

Son père était un maître-apothicaire qui avait son officine, rue des Boucheries, dans le faubourg Saint-Germain. Savantissime et rigoureux, il avait veillé avec grand soin sur l’éducation de son fils, le formant lui-même dans sa boutique et lui donnant (les meilleurs professeurs en chimie et en médecine. Si bien qu’à vingt ans, Boulduc entrait dans la corporation avec un diplôme en bonne et due forme. Il faut dire que les fils de maître échappaient à certains examens et que leur carrière était facilitée par ces privilèges. Bref, en 1712, Boulduc fit partie de la maison médicale de Louis XIV, en qualité d’apothicaire.

Il connaissait fort bien son art, comme l’a dit Saint-Simon, qui lui reproche cependant de trouver du poison partout. Ainsi, lors de la dernière maladie du Dauphin, de la Dauphine et du duc de Berry, il les déclara tous trois empoisonnés ! En 1727, Louis XV lui ouvrait les portes de l’Académie des Sciences et le nommait, deux ans plus tard, apothicaire de Marie Leszczynska. Boulduc n’avait rien d’un courtisan. Il remplissait ses charges avec une grande conscience professionnelle, mais regrettait le temps qu’elles lui prenaient sur ses recherches. Il fit, toutefois, des études poussées sur les eaux de Passy, Forges, Bourbon-l’archambault.

Il laissa également des notes intéressantes sur les végétaux, le sel polychreste de Seignette, sel de Glauber et celui d’Epson. Il avait largement dépassé la soixantaine, lorsqu’il sentit ses forces décliner. Il songea à l’avenir de son fils et, profitant de la faveur royale, obtint pour lui la survivance  de premier apothicaire du Roi. Au dernier mois de 1741, un érysipèle apparut sur sa jambe gauche. Il se reposa. Puis, se jugeant guéri, il reprit son service à Versailles, le 15 janvier suivant. Deux jours plus tard, il y rendait l’âme « fort regretté de Leurs Majestés et de tous ceux qui l’avaient connu ».

 Source : Texte de Nicole Richet
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