Charles-François-Constant BEDEL (1889-1967) |
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Charles Bedel est né le 14 mars 1889 à Avranches où son père exerçait la profession de carrossier et c’est dans sa ville natale, à l’Ecole des Frères des Ecoles chrétiennes, puis au Collège, qu’il fait ses études primaires puis secondaires, celles-ci sanctionnées en 1907 par le baccalauréat. Attiré depuis son plus jeune âge par les études de pharmacie, il entreprend son stage à Avranches dans l’officine de Monsieur Albert Héon et le termine à Rennes dans la pharmacie de Monsieur Le Floch. Il s’inscrit alors à l’Ecole de plein exercice de médecine et de pharmacie et à la Faculté des Sciences de Rennes et il mène de front des études de pharmacie et de sciences. En 1911, il est licencié ès sciences physiques avec les certificats de mathématiques générales, physique générale, chimie générale, chimie appliquée à l’agriculture et à la minéralogie. Il part alors à Paris terminer ses études de pharmacie et, dès son arrivée, il a la chance d’être admis dans le laboratoire du Professeur Lebeau, dont il devait rester longtemps l’élève. Mais l’accomplissement de son service militaire ne lui permet d’obtenir son diplôme de pharmacien qu’en 1914, alors que la mobilisation l’obligeait à nouveau à revêtir l’uniforme. Toutefois, dès 1915, il est appelé à servir sous les ordres du Professeur Lebeau comme chimiste à l’inspection des études et expériences chimiques de guerre. Démobilisé en 1919, il est nommé préparateur des travaux pratiques à l’Ecole supérieure de pharmacie de Paris en 1ère puis en 4ème année. En 1920, il est nommé professeur de physique générale à l’Ecole spéciale d’architecture. En 1923, il obtient le diplôme supérieur de pharmacien. En 1930, il est institué agrégé de la Faculté de pharmacie de Paris et chargé des fonctions de chef des travaux pratiques de première année. En 1932, il est attaché à la chaire de physique, ce qui lui donne l’occasion de suppléer son titulaire, le professeur Tassilly. En 1933, il soutient sa thèse de doctorat es-sciences physiques. Cependant, en 1922, il avait été nommé au concours d’inspecteur des établissements dangereux, insalubres ou incommodes du département de la Seine et il sera promu inspecteur divisionnaire en 1928. La préparation de ce concours l’avait conduit à des études de droit administratif qu’il eut le désir de compléter par des études juridiques plus complètes. Inscrit à la Faculté de droit de Paris, il y obtenait successivement la licence en 1925 et les diplômes d’études supérieures d’économie politique et de droit public en 1926. En 1927, il soutenait une thèse de doctorat sur « la participation de l’Etat et des autres personnes morales administratives à la production dans les industries physiques et chimiques ». Aussi, lorsque nommé maître de conférence en 1937, il fut chargé du cours de minéralogie, il reçut également la charge du cours de législation et déontologie pharmaceutique que la retraite obligeait Marc Honnorat à abandonner. Par décret du 16 février 1945, il était nommé professeur à compter du 1er janvier 1945 dans la chaire de législation, déontologie et histoire de la pharmacie qui venait d’être créée. Atteint par la limite d’âge, il était admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite à partir du 30 septembre 1959 et nommé professeur honoraire. Il acceptait le poste de président directeur général d’une société pharmaceutique mais en septembre 1966, il ressentait les premières atteintes d’une maladie inexorable et il s’installait chez son fils, pharmacien à Saint-Raphaël. C’est là qu’il décédait cinq mois plus tard, le 19 février 1967. Travaux scientifiques. Chimie et physique : Ses premiers travaux furent consacrés à l’étude des produits de polymérisation de l’acide cyanhydrique, qui furent l’objet de son mémoire de diplôme supérieur de pharmacie. Des recherches sur le glucinium le conduisent ensuite à s’intéresser à l’étude du silicium, de ses conditions d’attaque par l’acide fluorhydrique et de ses alliages avec le fer, ensemble qu’il présente comme thèse de doctorat ès-sciences physiques. Il étudia également les possibilités d’application des méthodes physico-chimiques aux problèmes d’analyse. Législation et histoire : En dehors de sa thèse de droit, Charles Bedel publia l’essentiel de son cours de législation sous le titre de Précis d déontologie pharmaceutique ainsi que divers fascicules de l’Institut de pharmacie industrielle. Il prit une part importante dans la rédaction du premier code de déontologie pharmaceutique. Il publia divers articles sur l’exercice de la pharmacie, sur la responsabilité du pharmacien et sur les rapports entre la législation pharmaceutique et le droit civil du pharmacien. En histoire, il s’intéressa surtout à l’histoire de la chimie et prononça une quarantaine de conférences – non publiées – sur les pharmaciens célèbres et leur rôle dans le progrès des sciences chimiques. Il avait reçu diverses distinctions : Lauréat de la faculté de pharmacie de Paris avec le prix Gobley en 1925. Elu membre résidant de la Société de pharmacie de Paris (future Académie Nationale de pharmacie) en 1931, secrétaire annuel en 1945, président en 1964. Vice-président de la Société d’histoire de la pharmacie depuis 1953, président de la Société des docteurs en pharmacie. Membre de la commission permanente de la pharmacopée, du Conseil Supérieur de la pharmacie, du Conseil National de l’Ordre des pharmaciens. Officier d’Académie en 1925, officier de l’Instruction Publique en 1932, officier du mérite par la recherche et l’invention, chevalier du mérite social, médaille d’honneur de vermeil du service de santé militaire, commandeur des Ordres du Ouissam Alaouite (Maroc) et du Nicham Iftikhar (Tunisie), chevalier de la Légion d’honneur.
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Référence : Charles-François-Constant Bedel, dans « Historique des Facultés de pharmacie et de leurs chaires magistrales », le Pharmacien Biologiste, Tome XVII, n°131 |