Histoire du Laboratoire BEAUFOUR
L’histoire du Groupe a commencé en 1929 avec le lancement du Romarène par le Docteur Henri Beaufour. Fils d’un entrepreneur en charpentes installé à Dreux, Henri Beaufour a un oncle pharmacien à Beauvais chez lequel il fait son stage avant de partir à Paris poursuivre ses études. IL a alors comme condisciples Louis Jouvet, Bruneau, Février, Decoisy et Champion. Reçu Docteur en pharmacie, il devient l’assistant de Tiffeneau et commence une carrière de pharmacologue. Après la guerre de 1914 où il est mobilisé, Beaufour décide d’avoir une officine à Beauvais. Il y met au point le Romarène qui est fabriqué par Février-Decoisy-Champion pour le compte du Laboratoire Beaufour.
Au début des années 1930, le produit est promu par l’O.V.P., ce qui lui assure un certain succès. Vient la deuxième guerre mondiale et les restrictions : Beaufour commercialise la Choligénase qui bénéficie d’une attribution en saccharose. L’entreprise prospère après guerre et s’installe dans le centre de Dreux. Et le relais est pris par le Citrate de Bétaïne Beaufour (1954) qui va jouer un rôle important dans le destin du laboratoire. Son lancement coïncide avec l’arrivée dans l’entreprise des deux fils de Henri Beaufour : Gérard, non pharmacien, et Albert, médecin et pharmacieb. C’est en 1966 que Beaufour lance l’Ascorbate de lysine, puis la Capsulysine (1967), après l’Actapulgite (1963) à base de silicate d’aluminium et de magnésium, « pansement intestinal absorbant » qui aura un grand succès. Suivra le produit à base de smectine et de gel alumino-magnésien : le Smecta lancé par IPSEN en 1977, puis Bédélix (1980). Beaucoup d’autres spécialités sont issues du Laboratoire Beaufour : INTETRIX (1966), STIVANE (1972), ALBATRAN (1974) et surtout le TANAKAN qui est l’occasion de la création de IPSEN en 1975, une filiale à part entière, consacrée au Ginkko biloba. C’est ce même arbre qui sera aussi à l’origine du GINKOR (1972) puis du GINKOR PROCTO (1987).
Au cours des années 1980, des liens sont noués avec Debiopharm qui aboutissent à la commercialisation en Oncologie de DécapeptylR lancé en 1986. L’expansion internationale du groupe se développe et Beaufour lance dans les années 1990 un second peptide à libération prolongée, la SomatulineR, en Endocrinologie (Mars 1995) et le ForlaxR (1996).
Le Groupe Beaufour prend le nom de Beaufour Ipsen et prépare son introduction en bourse en 2002. Les héritiers du fondateur ont alors 76.5% du capital. En 2003, le groupe prend le nom d’IPSEN, est effectivement introduit en bourse et annonce un accord avec la société de biotechnologie britannique SPIROGEN (dont il acquière 20% du capital).
En 2004, le Groupe IPSEN a réalisé un chiffre d’Affaires consolidé de 770 Millions d’Euro et a consacré 19.1% à la R&D, poursuivant ainsi l’effort d’innovation du fondateur.
Sources :
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Histoire des laboratoires Pharmaceutiques en France et de leurs médicaments. Alexandre BLONDEAU, Le Cherche Midi Editeur, Paris, 1992 (3 volumes)
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Site Internet de IPSEN (www.ipsen.com)
Complément sur l’histoire de Beaufour
En 1929, Henri Beaufour est établi à Beauvais (Oise), 44 rue de la Manufacture Nationale, il met au point dans l’annexe de son officine dont le Romaréne, un saccharure cholagogue et diurétique qui va assurer sa notoriété. Les locaux de l’officine étant trop petits pour en assurer la fabrication, il est sous traitée par Février Decoisy Champion.
En 1935, il déménage à Dreux (Eure-et-Loir) dans une officine de centre ville et développe ses activités industrielles. Le laboratoire est installé 18 place Doguerau, Dreux, il continue à fabriquer des médicaments hépatoprotecteurs la Choligénase, le Citrate de Bétaïne (1960) puis s’oriente vers d’autres thérapeuties, l’Ascorbate de Lysine, un anabolisant. Il développe une gamme de médicaments à base d’argile pour le traitement des affections entériques Actapulgite (1963), Mucipulgite (1965) Gastropulgite (1967) , Bédélix (1980), Gélox (1982) , Mulkine (1985) , Smecta (1975) un antiseptique intestinal et antibactérien Intétrix (1966), un antitussif Paxéladine (1986), un laxatif Forlax (1992).
Henri Beaufour est rejoint par ses deux fils Gérard et Albert.
Pour faire face à l’extension une vaste usine est construite à la périphérie de Dreux où sont regroupés la fabrication, le conditionnement et le stockage; L’usine produit des saccharures , des sachets, des comprimés et des gélules, des ampoules deux pointes, des solutés et de sirops.
En 1972, le laboratoire va exploiter les propriétés du Ginkgo en gérontologie en fabricant le Tanakan (1974) en gouttes puis en comprimés et pour le traitement de l’insuffisance veineuse les gélules de Ginkor (1983).
Le succès commercial des laboratoires Beaufour les conduisent à créer un réseau de visiteurs médicaux, IPSEN qui commercialise le Smecta puis le Tentasten, un antihypertenseur (1988). Des filiales sont crées en amont pour assurer la production de matières premières: Expensia qui traite les argiles , Cara Partner qui approvisionne en Ginkgo et une usine de produits chimiques à Aramon (Gard).
Ils procèdent à l’achat des vénérables laboratoires Buriat et Astier qui à défaut de spécialités innovantes apportent des locaux parisiens prestigieux dont l’immeuble 35 rue Spontini qui abrite les services commerciaux.
Les laboratoires Beaufour s’orientent dans le domaine des biotechnologies, ils sont présents dans différents domaines: en oncologie, neurosciences et les maladies rares, ils construisent en 1996 une usine à Signes (Var) dédiée à ces productions. Il développe le Décapeptyl (1986), la Somatuline (1995).
En 2003, le groupe est rebaptisé IPSEN , il est coté à la bourse de Paris.
Sources:
Les laboratoires Beaufour, Usines des Fontaines, Labo Pharma, n°96, Janvier 1962, 16-21
Alexande Blondeau, Beaufour, Histoire des laboratoires pharmaceutiques en France, Le Cherche Midi, Paris 1992, Tome 1, 49-57
André Frogerais
19 septembre 2020