Augustin-Pierre Delondre (1790-1865)
Augustin-Pierre Delondre appartenait à une famille de pharmaciens bien connus. Dès 1828, il envoya une expédition en Bolivie, en vue de s’assurer un approvisionnement régulier en écorces de quinquina, mais il n’en recueillit que des déboires. Plus tard, le gouvernement bolivien ayant affermé le monopole de l’exploitation à une compagnie qui expédiait toutes les écorces aux Etats-Unis, il résolut d’aller lui-même en Amérique se rendre compte du mode d’exploitation des Quinquinas sauvages et monter une fabrique, dont il emportait tout le matériel avec lui (en octobre 1846).
Au cours de ce voyage, il apprit le décès, survenu en décembre 1846, de son ancien élève Levaillant, dont il avait fait son associé (J. Pelletier était déjà mort en 1842). Après de nombreuses péripéties et des pourparlers laborieux, il gagna le Pérou, où il visita Aréquipa et Cuzco et rencontra, non sans une grande surprise, le docteur Weddell, qui était lui aussi à la recherche des peuplements naturels de Cinchona.
Les deux explorateurs eurent la satisfaction de trouver dans la haute forêt le bel arbre qu’ils convoitaient et Delondre, après avoir pris en Amérique toutes les dispositions utiles en vue des livraisons futures, revint en France (juin 1848), où il trouva son industrie dans une situation difficile. Il continua ses fabrications à Graville, près du Havre, et écrivit en 1854, avec Ap. Bouchardat, la Quinologie, ouvrage de valeur, illustré de planches en couleur et indiquant, pour chaque variété d’écorce figurée, le rendement en quinine et en cinchonine.
(Source : René Weitz. Les grands pharmaciens du XIXe siècle, Paris 1931)
Lire aussi dans la Revue d’histoire de la pharmacie : Bouvet Maurice. Les Delondre : une grande famille pharmaceutique . In: Revue d’histoire de la pharmacie, 39ᵉ année, n°129,1951. pp. 155-165