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Armand Seguin

Armand SEGUIN (1765-1833)

Armand Seguin fut un des premiers, après Lavoisier, à faire l’analyse de l’air et de l’eau ; il isola de l’opium, en 1803, un composé défini qui reçut quelques années plus tard le nom de morphine ; c’était le premier alcaloïde ; son  caractère basique fut indiqué en 1817 par le pharmacien allemand Sertuerner.

« Né à Paris en 1765, mort de 24 janvier 1835, Seguin était membre correspondant de l’Institut national depuis sa fondation. Il fut fournisseur du gouvernement sous la République,  l’Empire et la Restauration et acquit, parait-il, une grande fortune. Seguin s’est occupé de quinquina, d’opium et de divers médicaments, et en outre de questions variées d’hygiène et de physiologie » (référence : Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales / [publ. sous la] dir. de M. A. Dechambre . – série 3, tome 8, SCL – SEP., 1880). Voici ces travaux :

 

On trouve par ailleurs, cet article de notre Revue sur Seguin :

« En 1802, Armand Séguin montra que les écorces des quinquinas les plus actifs précipitaient abondamment par le tannin et la noix de galle, tandis que les écorces des quinquinas moins actifs ou inertes précipitaient seulement par le sulfate de fer et par la gélatine. Il déduisit de ses recherches que le principe fébrifuge était précipité par le tannin et qu’il existait dans les quinquinas une substance tannante analogue ou même plus ou moins identique à celle contenue dans l’écorce de chêne^

Cette expérience, que nous interprétons avec une très grande facilité aujourd’hui, fut interprétée d’une façon bien fâcheuse par Séguin ; je dis bien fâcheuse au point de vue surtout de la gloire qu’il aurait pu tirer de l’interprétation exacte de ce phénomène. Il semble en effet extraordinaire que Séguin, après avoir touché de si près la vérité, s’en soit éloigné pareillement. Si, après ces essais préliminaires, il avait cherché à isoler le principe actif du précipité produit par le tannin ou la noix de galle, peut-être n’aurait-il pas laissé à un autre la gloire de la découverte du premier des alcaloïdes.

Mais c’était alors l’époque du Blocus continental ; l’écorce de quinquina ne pouvait pour ainsi dire plus parvenir en France. Séguin fut hanté par cette idée que, le principe fébrifuge étant précipité par le tannin, puisque la gélatine était aussi précipitée par le tannin, elle devait pouvoir remplacer le principe fébrifuge du quinquina, et il proposa de substituer la gélatine au quinquina dans le traitement de la fièvre intermittente. Ce fait montre comment une conclusion, en apparence logique, peut faire perdre à un observateur de la valeur de Séguin le fruit des longues et minutieuses expériences qu’il avait entreprises auparavant.

Dr L. Sasportas. »

(Sasportas L. A propos des succédanés à l’époque du Blocus continental. In: Revue d’histoire de la pharmacie, 32ᵉ année, n°114, 1944. pp. 38-39.

 

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