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Histoire de la pharmacie dans l’Antiquité

 Quelques mots sur la pharmacie dans l’Antiquité

Dioscoride décrivant les propriétés de la mandragore que lui tend Eurésis, la déesse de l’invention.

Au premier plan un chien meurt d’avoir mangé de la mandragore

(Manuscrit de Dioscoride, conservé à la Bibliothèque de Vienne, Ve siècle)

 Il n’y a pas dans l’antiquité de personnage identique au pharmacien actuel, préparateur des médicaments prescrits par le médecin, nous dit Maurice Bouvet, dans son « Histoire de la Pharmacie en France »(Occitania, 1937). Il ajoute : C’est seulement au VI° siècle après J.-C. que le philosophe Olympiodore signale une association du type actuel pour la prescription des drogues et leur délivrance au public. Il écrit en effet : « Le médecin prescrit et le pigmentarius exécute l’ordonnance ». Il faut donc voir dans ce pigmentarius l’ancêtre de nos pharmaciens modernes.

GalienDeux grands noms s’imposent à nous dans la liste des médecins préparateurs : Hippocrate et Galien (vers 138 av.J.-C.), dont les oeuvres traduites en latin, voire en français, se trouvent dans les biblothèques des apothicaires à partir du XVI° siècle. Quant aux personnages de l’Antiquité qui s’intéressent aux médicaments, on peut citer Artémise, la fille du roi de Carie (V° siècle avant notre ère) qui a donné son nom à artemisia vulgaris; et Mithridate VI Eupator, roi du Pont (123-63 av. J.-C.), à qui nous devons la formule du fameux antidote qui porte son nom et qui a également donné son nom à l’eupatorium cannabinum et à l’agrimonia eupatoria. En ce qui concerne les divinités, les figures les plus remarquées sont Hygie et Esculape. Asklépios -Esculape- avant d’être divinisé, fut roi de Thessalie, à la fois guerrier et médecin. Ses deux fils, Machaon et Podalire, également médecins et guerriers, combattirent devant Troie, à la tête des Tessaliens de Tricca. De ses filles, Iaso, Panacée, Aeglée et Hygie, la seconde deviendra la déesse qui guérit toutes les maladies, la dernière, celle de la santé. C’est probablement au temps de Pindare, c’est à dire au début du Ve siècle avant J.-C. seulement, qu’Asklépios devient dieu de la médecine et « guérit les blessures, les ulcères, les fièvres, les douleurs, par de doux enchantements, des potions calmantes, des incisions, des applications externes ». Alors s’élevèrent les premiers temples en son honneur et une partie de la médecine, devenue sacerdotale, fut exercée dans les Asclépions, ou temple d’Esculape desservis par les prêtres Asclépiades tandis que se formaient, hors des sanctuaires, des école d’où devait sortir la médecine scientifique.

Les drogues employées dans l’Antiquité nous sont connus à travers les papyrus égyptiens comme celui d’Ebers et les inscriptions dans les tombes, mais aussi à partir des écrits d’Hérodote, Théophraste, Hippocrate, Galien, Pline, Dioscoride, etc. On peut aussi les trouver décrites sur le sculptures dessins, peintures, etc. Le règne végétal est très fortement représenté : les Egyptiens emploient le cumin, l’ail, la coriandre, les figues, le ricin…; les Grecs, au temps d’Hipppocrate, utilisent le melon, l’ellébore nor, le chou, l’hysope, le célerie, le persil, la belladone, la mandragore, l’opium etc. Les produits animaux sont également forts employés : entrailles et excréments d’animaux, différents insectes, sang de lézard, graisse de lion et de crocodile chez les Egyptiens; bézoard, vipère, chez les Hindous; oiseaux, reptiles, grenouilles et poissons chez Dioscoride, par exemple. Les minéraux sont, par contre, en nombre assez restreint: l’alun, le borax, le sulfate de fer, la terre noir de Samos (citée par Hippocrate), la litharge et la terre sigilée employées par Galien, etc.

Les formes pharmaceutiques sont déjà nombreuses : infusés, décoctions, macérations, électuaires, onguents, collyres, pilules, sont déjà très employés, ainsi que les suppositoires chez les Egyptiens.

Quant à la Gaule, ses habitants utilisent de nombreux médicaments sous la conduite des druides. Ils utilisent aussi les remèdes des romains comme les collyres d’oculistes. Les druides vont progressivement disparaitre, en particulier sous le règne de Tibère (14 à 37 ap. J.-C.)

Dans l’Antiquité, plusieurs pharmacopées sont utilisées.

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