André Marie Alexandre Morette (1905-1980)
Après des études secondaires au lycée de sa ville natale (Orléans) et l’obtention de ses baccalauréats de mathématiques et de philosophie en 1923, André Morette effectue son stage en 1923-24 à l’officine de M. Jean Cribier à Orléans. il s’inscrit alors à la Faculté de pharmacie de Paris et obtient son diplôme de pharmacien en 1928. Il a entrepris par ailleurs des études à la Sorbonne qui le conduisent à la licence ès-sciences physiques en 1929 avec les certificats d’études supérieures de mathématiques générales, physique générale et chimie générale.
Dès le 5 novembre 1928, il obtient d’entrer au laboratoire du professeur Lebeau qui l’associe d’abord à ses travaux sur les charbons. Il se consacre ensuite à la chimie minérale et entreprend un travail sur la chimie du Vanadium qu’il présentera comme thèse de doctorat ès-sciences physique en 1937.
Sa carrière universitaire commence par un poste de moniteur aux travaux pratiques de physiques en 1930, puis il bénéficie, en 1933, d’une bourse de recherches de la caisse nationale des sciences. En 1938, il est nommé assistant aux travaux pratiques de chimie analytique, en 1943 chargé de recherches au C.N.R.S. jusqu’en 1947. Inscrit le 29 mars 1938 sur la liste d’aptitude aux fonctions de maître de conférence des Facultés de Pharmacie, il est nommé maître de conférence à la Faculté de Paris le 1er octobre 1947. Il y enseigne les mathématiques préparatoires aux sciences physiques, puis la minéralogie. Il est nommé professeur sans chaire le 1er janvier 1953, professeur à titre personnel le 1er janvier 1956 et enfin professeur dans la Chaire d’hydrologie de la Faculté de Pharmacie de Paris le 1er mars 1958.
Parallèlement à sa carrière universitaire, André Morette exerce depuis 1946 les fonctions de pharmacien inspecteur à titre accessoire, puis de chargé de fonction d’inspection auprès du ministère de la Santé Publique.
Recherches.
Après une étude lithologique sur les peranthracites, le professeur Morette a consacré ses recherches aux carbures de Vanadium et à l’obtention du Vanadium métal à un degré élevé de pureté et celles-ci ont fait l’objet de sa thèse de doctorat. Puis il a principalement étudié les iodures et arséniures de Vanadium et quelques problèmes de la chimie analytique de cet élément, les tellurures de molybdène et de tungstène et s’est intéressé aux systèmes formés par l’anhydride vanadique avec l’anhydride molybdique et l’oxyde cuivrique et à divers autres sujets de chimie minérale ainsi qu’à l’action oxydante du Vanadium pentavalent en milieux aqueux.
D’autre part, en hydrologie, son activité a porté sur le dosage des nitrates et du sélénium dans les eaux, sur l’analyse des gaz des sources thermominérales haïtiennes, sur l’analyse des eaux de la Roche-Posay, sur la chromatographie des eaux minérale, sur la variation de la composition d’une eau minéralisée au cours e son passage dans une terre.
Accessoirement à ses tâches d’enseignant et de chercheur, le professeur Morette a accompli plusieurs missions de conférences en Grande Bretagne, en Grèce, en Roumanie et en Yougoslavie. En 1950, il avait été désigné pour effectuer un voyage d’études relatif aux problèmes des eaux potables aux États-Unis.
En 1970, il a fondé, avec l’aide de quelques collègues, l’Association pharmaceutique française pour l’hydrologie dont il est le président et qui édite un Bulletin.
Il a publié en 1964 un Précis d’hydrologie dans la collection des Précis de pharmacie, édité par Masson.
Distinctions honorifiques.
Bénéficiaire de la Fondation Cahours de l’Académie des Sciences en 1939, lauréat de l’Académie de Médecine en 1958.
Élu membre résident de l’Académie de Pharmacie en juillet 1951 et secrétaire annuel en 1965.
Membre du Conseil central B de l’Ordre des Pharmaciens de 1948 à 1963, membre titulaire de la commission permanente de la Pharmacopée en 1960, membre du Conseil supérieur d’hygiène publique de France (eaux et assainissements) en 1968.
Chevalier (1950), puis Officier de l’Ordre de la Santé Publique (1955). Officier d’Académie (1950) et Officier de l’Instruction publique (1955). Chevalier de la Légion d’honneur (1952).
Source : G. Dillemann. Historique des facultés de pharmacie. Produits et problèmes pharmaceutiques, 1972