Albert Joseph Marius Saint-Sernin
Albert Saint-Sernin est né le 21 mars 1879 à ORGIBET (Ariège) et décédé le 26 avril 1951 à PARIS VIIème (Seine). Le Bulletin de la Fédération Française des Amicales de Pharmaciens de Réserve a publié un article en 1951 à l’occasion de son décès que nous reproduisons ici. Il s’agit du discours prononcé par le Pharmacien Général J. Marcelli à ses obsèques.
« Au nom de la Direction Centrale des Services de Santé des Armées, j’ai aujourd’hui le douloureux devoir d’apporter au Pharmacien Chimiste Général de la Marine Albert Saint-Sernin, le dernier adieu à ses camarades. Subitement frappé par un mal inexorable, le Pharmacien Chimiste Général Saint-Sernin disparait au terme d’une existence qui sous tous ses aspects et à tous points de vue mérite d’être citée en exemple.
Sa carrière fut celle que, dès le début, laissaient prévoir ses dons d’intelligence et ses hautes qualités professionnelles. Entré au service en 1901, après de brillantes études, il part bientôt pour l’Extrême-Orient où, pendant deux ans, il dirige avec bonheur les services pharmaceutiques et chimiques de la Marine à Saïgon.
Pendant la guerre de 1914, il est embarqué sur le navire-hôpital Duguay-Trouin, il prend part à l’expédition d’Orient. Les services qu’il y rend lui valent, en janvier 1916, la Croix de Chevalier de la légion d’honneur. Il assume après concours les fonctions de Professeur de Chimie à l’Ecole de Médecine et de Pharmacie Navale de Brest.
Docteur en pharmacie, il s’est déjà signalé par des travaux scientifiques nombreux et appréciés et les générations d’élèves qu’il a formé ont gardé de l’enseignement de ce professeur brillant, clair et précis, un souvenir qu’ils se plaisent encore à évoquer.
Il est promu Officier de la légion d’honneur en 1927 et après un séjour de quelques années en Tunisie, il revient à Brest, Pharmacien Chimiste en Chef, prendre la Direction des Services pharmaceutiques et chimiques de ce port. Il y restera jusqu’en 1934, donnant par son activité constante et ses qualités d’organisateur, une particulière efficacité à son important service.
En 1934, il est désigné au choix comme Chef du Laboratoire Central de Chimie de la Marine à Paris où en 1937 il est promu Pharmacien Chef Général. Il sera fait Commandant de la Légion d’Honneur en 1939 et de nombreux ordres et décorations françaises et étrangères attestent les grands services qu’il a rendu dans divers domaines[1]. En août 1940, il est placé dans le Cadre de la Réserve ayant, pendant plus de 40 ans, consacré à sa profession le meilleur de lui-même et servi avec distinction. Six témoignages officiels de satisfaction, quatre lettres de félicitations étaient venues au cours de sa carrière récompenser ses travaux techniques et ses réalisations, dans les services qu’il avait dirigés, consacrant ainsi une activité féconde qui ne s’est jamais démentie.
Membre de l’Académie de Pharmacie, de l’Académie de Marine, de nombreuses autres Sociétés Savantes, qui, à Paris, ont tenu avant-hier à lui rendre l’hommage de leur attachement, son activité se poursuivit jusqu’à ses derniers jours et je puis témoigner qu’il continuait à s’intéresser vivement au Corps des Pharmaciens Chimistes qui s’honorent de l’avoir eu à sa tête.
Chef bienveillant et compréhensif, technicien de valeur affirmée, il réunissait toutes les qualités qui entrainaient l’estime, le respect et le dévouement de ceux qui ont servi sous ses ordres. Sa distinction native, sa courtoisie raffinée, sa modestie souriante, son affabilité sincères, jointes à de hautes qualités de cœur et une dignité de vie exemplaire, lui avaient acquis ce rare privilège d’avoir fait sur sa personne l’unanimité des sentiments d’affection sans réserve de tous ceux qui l’ont connu. … »
[1] Il était également membre de la Commission supérieure d’études et expériences chimiques et de protection contre les gaz de combat ; Membre de la Commission centrale des marchés commerciaux ; Membre de la Commission consultative des marchés et Membre de la Commission d’hygiène navale et d’épidémiologie