Historique des Laboratoires AGUETTANT
C’est Noël Aguettant qui, en 1903, installe, 36 quai Fulchiron, les Laboratoires Aguettant, centrés sur la pharmacie. Les appareils et les machines sont très rudimentaires et jusqu’à la guerre de 1939-45 , « on sera content lorsque mille ampoules seront fabriquées dans la journée » expliquera plus tard Georges Aguettant. En février 1942, Noël Aguettant laisse la direction du laboratoire à son fils Georges, âgé de 30 ans. Plus tard, en 1959, le laboratoire migre 1 avenue Jules-Carteret. Ni pharmacien, ni médecin, Georges Aguettant conduit l’entreprise jusqu’en 1990 où son fils Ariel, pharmacien, devient le PDG de la société.
Dès l’origine, Aguettant s’oriente vers la voie parentérale. Noël choisit de démarrer son entreprise avec la vente de l’adrénaline. Georges met sur le marché à la fin de la 2° guerre mondiale Tri-lip (abréviation de Thio-lipide) destiné à provoquer un choc thermique lorsqu’on l’injecte profondément dans la cuisse. Quelques spécialités destinées à la voie orale sont commercialisées comme Strycalcium (« association stable de strychnine et de gluconate de calcium ») pour le traitement des hypotonies musculaires et les indications de la calcithérapie. On trouve également divers « produits sous cachets » : solutés de gluconate de calcium, levulinate de calcium, vitamine B12… et une crème antiparasitaire : Elénol et sa poudre : Elentol, contre gales, poux, etc.
Les thérapeutiques mettant en oeuvre l’injection et la perfusion vont se développer progressivement, de même que les technologies : filtration de l’eau, déionisation, distillation font d’énormes progrès. Après les premiers autoclaves industriels, arriveront les distillateurs puis les machines à imprimer les ampoules. Le déménagement dans de vastes locaux à Gerland, en 1959, est le début d’une ère industrielle pour Aguettant. L’usine acceuillera dix ans plus tard le premier stérilisateur « en continu » en Europe. Dans les années 1980, ce site devient à son tour exigu. Une nouvelle usine est construite en Ardèche (Champagne sur Rhône). Très automatisée, elle est spécialisée dans les produits injectables et de rinçage contenus dans des ampoules ou bouteilles plastiques. Ces années 1970 sont aussi l’occasion de travailler sur les éléments traces et Aguettant lance Heptan en 1978, contenant 7 éléments traces (fer, cuivre…) et Nonan (avec en plus sélénium et molybdène).
Par ailleurs, Aguettant élargit ses activités en créant un pôle façonnage : c’est le rachat, en 1988, de la société Delmas à Tours (fabrication et conditionnement de formes galéniques liquides), puis en 1994, de l’usine de Delpharm à Brétigny-sur-Orge (formes sèches : comprimés, gélules en capsules, poudres, etc.). Cette activité de sous-traitance est complétée en 2002 par le rachat du site de conditionnement de l’américain Pharmacia, à Evreux. Dans ce travail à façon pour le compte d’autres industriels de la pharmacie, le groupe lyonnais propose aussi la mise au point de médicaments comme, par exemples, les génériques.
En 1990, Aguettant réalisait un chiffre d’affaires de 330 millions de Francs
Médicaments commercialisés par Aguettant en 1949-1950 (Le livre du praticien)
Ampoules Aguettant, Bis-As, Chrysalmiode, Elenol, Néotrope, Nosol, Picricol, Stry-Calcium, Teinture de Cocheux, Thi-lip. |
Sources :
- Alexandre Blondeau : Histoire des Laboratoires pharmaceutiques en France, Tome II, Le Cherche Midi ed., 1994
- Aguettant: un siècle d’innovations pharmaceutiques. Entreprises Rhone-Alpes. Septembre 2003, n°1466 (www.brefonline.com)