OCP : Office Commercial Pharmaceutique (1924-2006) |
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Aux origines de l’OCP, une fusion (en 1924) entre trois sociétés familiales
1. PIOT, LEMOINE et ROYER (fondé en 1840) En 1840, Cavillon installe à Paris, 70 rue Quincampoix, un négoce en accessoires de pharmacie. Il répand rapidement son activité aux médicaments conditionnés. il revend son affaire à un pharmacien nommé Delavigne qui la cède à son tour en 1875 à Alfred Piot, qui s’associé à son frère Julien. La société prend alors le nom de « POIT frères » et centre son activité sur Paris. Vers 1890, Alfred PIOT fait appel à Henri Lemoine et le forme avant de lui céder son affaire quelques années plus tard, en 1901, ainsi qu’au fils de julien Piot, Louis. La Compagnie « PIOT et LEMOINE » est créée, ayant pour objet « l’exploitation d’un fond de commerce en spécialités pharmaceutiques ». Après la 1° guerre mondiale, un des associés doit être pharmacien et Lemoine et Piot font appel à un parent d’Henri Lemoine, André Royer, pour s’associer à l’affaire qui devient, le 1° novembre 1920, « Piot, Lemoine et Royer ». Ancien interne des hôpitaux de Bicêtre et Saint-Antoine, puis pharmacien d’officine à Saulieu, André Royer, diplômé pharmacien en 1910, va beaucoup apporter à l’entreprise. 2. J. MERVEAU & Compagnie (fondé en 1855) Fondés en 1855, également dans le Marais, 13 rue du Grenier-Saint Lazare, les Etablissements Marchand sont vendus en 1895 à « Monnet, Bartholin & Compagnie ». En 1904, un pharmacien d’officine, Jules Merveau, s’associe à son collègue Simon, sous la raison sociale « Simon et Merveau », puis, en 1922, « J. Merveau & Compagnie ». La société se consacre alors aux pharmaciens de Paris et de sa banlieue. Deux personnes assistent Merveau : Lionel Bertholin et Marcel Lenain, pharmacien. 3. MICHELAT, SOUILLARD et Compagnie (fondé en 1871) Créée en 1871 par Riché, 23 rue des Blanc Manteaux à Paris, la société est prise en main en 1883 par deux membres de la famille du fondateur : Michelat et Lesueur. Adolphe Michelat, fils de pharmacien, devient seul patron, puis s’associe en 1906 à un pharmacien diplômé, et la société prend le nom de « Michelat, Souillard & Compagnie », et est dirigée par Adolphe Michelat jusqu’à sa mort en 1921. Il est assisté par son gendre Marcel Lagoulant dès 1912. En 1920, Paul Michelat, pharmacien, rejoint son beau-frère Lagoulant rue des Francs-Bourgeois. L’entreprise travailla alors aussi en province et disposait de deux succursales : Lyon et Rouen. Les trois sociétés décident de se regrouper et fusionnent en 1924 sous le nom d’OCP: André Royer, Jules Merveau et Marcel Langoulant seront les trois principaux acteurs de la création de l’OCP. Le siège de la nouvelle société est fixé au 71 rue du Temple. Le capital social s’élève à 12 millions de francs répartis en 24 000 actions. L’Office Commercial Pharmaceutique et né. On peut considérer que l’OCP va ensuite vivre plusieurs phases historiques :
Pour l’OCP, l’objectif commercial prioritaire, dans ces années là, est de construire un réseau de points de vente suffisamment dense pour irriguer au maximum le territoire national. Ce réseau est organisé en étoile selon une logique hiérarchique : chaque type d’établissement est adapté à un type de clientèle, à un volume d’affaires, et chacun a sa propre fonction dans l’étoile. Entre 1925 et 1934, une trentaine de nouveaux points de vente sont montés dans des circonstances diverses. L’OCP va aussi chercher à diversifier son offre aux officines. C’est pourquoi se crée, en 1930, un Service Parfumerie, puis, en 1933, un Service Optique Médicale, animé par Raymond Viard. Ce dernier étend ensuite ses activités à la photographie et devient le Service Optique-Photo. Autre service personnalisé proposé aux officines dans les années 1930 : l’aménagement décoratif et « artistique » des pharmacies.
Elle réduit ses frais généraux et peut ainsi pratiquer de meilleurs prix pour regagner du terrain. 1936 fait entrer l’OCP dans la modernité sociale et met en place une politique sociale avancée. Mais la guerre de 1939 mobilise une partie des salériés, prive d’essence les véhicules de l’entreprise et oblige certains services à quitter Paris pour Bordeaux. L’armistice permet de redémarrer l’activité mais la ligne de démarcation perturbe fortement le travail de distribution des médicaments. Le STO, institué par l’occupant, exige le départ de 150 hommes du personnel de l’OCP parisien (seuls 60 partiront). Devant la pénurie de médicaments, l’OCP organise le rationnement et récupère les conditionnements. En 1945, le constat est lourd : de très nombreux points de vente ont été détruits. Il faut reconstruire.
En 1946, la création de la Sécurité Sociale, avec le remboursement des médicaments, instaure un progrès social considérable : le droit à la santé pour tous. Il en résulte une forte hausse de la consommation des médicaments. L’OCP doit donc faire face à un double défi : reconstruire et augmenter son volume d’activité. En quelques années, des opérations lourdes sont réalisées et le réseau s’étoffe considérablement. L’OCP rachète en 1956 « Les Etablissements Drrasse frères », l’un des plus anciens répartiteurs français, alors en difficulté.
Cette mutation survient dans un contexte économique de plus en plus contraignant:réduction des taux de marque, TVA sur les spécialités pharmaceutiques… L’acquisition se sociétés se poursuit : l’Union Méridionale des Pharmacies de Nimes devient filiale de l’OCP (1959), de même que les Drogueries Réunies de l’Est (1965). En 1959, Charles Cunin accède à la direction de l’OCP. A son poste lui succède en 1978 Jean-Pierre Duché.
L’entreprise renforce encore son réseau dans les années 1980 et se modernise avec un système automatique de préparation des commandes. C’est à la même époqueque l’OCP inaugure une véritable politique de communication en faveur de la pharmacie. L’OCP fait aussi le pari de l’orthopédie, se diversifie aussi dans le secteur du Maintien à Domicile, et crée une filiale vétérinaire : Véto-Santé, en 1987. Dans un marché national à maturité, l’OCP se doit d’investir à l’international. En 1987, l’entreprise a l’opportunité d’entre sur le marché américain avec Ketchum mais cette filiale est cédée en 1993. En Europe, l’OCP fonde avec l’allemand GEHE et l’anglais AAH une société à parts égales : TREDIMED. En 1993, la direction du Groupe est fragilisée par des désaccords entre actionnaires. Le rapprochement avec GEHE se fait par OPA qui devient l’actionnaire de référence stable de la société. Dans les années 1990, deux concurrents s’associent à l’OCP : la Droguerie Médicinale Martin (1991), puis le Groupe Bourely (1992). C’est aussi des années de réorganisation dans un contexte de réduction des dépenses de santé. Tous les acteurs de la chaîne de la santé sont impliqués et, avec eux, le répartiteur, poussé à une exigence accrue de productivité et d’expansion. En 1997, le siège et l’établissement parisien s’installe à Saint-Ouen ,rue Galien ! Au printmeps 2003, GEHE AG devient CELESIO et GEHE France prend le nom de ADMENTA France. Pour plus d’information, vous pouvez accéder au site de l’OCP et à son histoire récente : http://www.point.ocp.fr/OCP/public/text/index.html, rubriques « Tout savoir sur l’OCP », « 80 ans d’histoire »
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Sources :
La Route du médicament. Regards (Publication de l’OCP), 1994 Site Internet de l’OCP, 2006 |