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Histoire de la Pharmacie Centrale de France

Pharmacie Centrale de France

 

Historique de la Pharmacie Centrale de France, paru en 1929 dans la Revue d’Histoire de la Pharmacie

La fondation de la Pharmacie Centrale de France, réalisée par Dorvault en 1852, vint donner satisfaction à de nombreuses aspirations du corps pharmaceutique. S’adjoignant la réputée « Maison de Droguerie Menier », la Pharmacie Centrale de France se classait immédiatement à la tête des établissements desservant la pharmacie.

Tour à tour dirigée par Dorvault, Emile Genevoix, Charles Buchet, elle a pris aujourd’hui la forme d’une puissante Société Anonyme entre seuls pharmaciens, au capital de dix millions de francs. Ses relations commerciales s’étendent dans le monde entier. Utile entre toutes, elle est l’oeuvre d’une profession et le centre de ses intérêts matériels.

La Pharmacie Centrale de France est installée à Paris, 7 rue de Jouy, et 21 rue des Nonnains-d’Hyères, dans l’ancien hôtel des ducs d’Aumont, édifié sous Louis XIII par Mansard, et dans les jardins duquel elle a fait élever de vastes construction. L’usine de Saint Denis réunit dans son outillage et ses vastes installations, les perfectionnements les plus récents. Sa production est considérable; elle comprend la plupart des produits chimiques et pharmaceutiques, les sels de quinine, les alcaloïdes, tous les médicaments galéniques et les poudres impalpables qui ont consacré sa réputation universelle. La Pharmacie Centrale de France possède d’importantes succursales à Lyon, à Bordeaux, Marseille, Rouen, Nantes et Toulouse, et des agences à Lille et à Nancy. Outre ses laboratoires d’analyses, d’essais, de contrôle, de recherches, elle est dotée, depuis 1910, d’un laboratoire d’essais physiologiques, fonctionnant sous la direction de médecins et de pharmaciens très expérimentés, où sont continuellement « essayés » tous les médicaments très actifs et en particulier ceux portant la marque « Invar » (Adrénaline, Cocaïne, Digitaline, Morphine, Caféine, Théobromine, etc.).

La Pharmacie Centrale de France a lancé en 1860 l’Union Pharmaceutique, qui est resté un des journaux les plus lus de la profession et c’est elle qui, en 1913, a favorisé l’éclosion de la Société d’Histoire de la Pharmacie.

SHP, 1929

Complément 2018

Après la Première Guerre mondiale, le marché pharmaceutique évolue, les spécialités  se développent au dépend des préparation magistrales, le marché des droguistes régresse. La PCF ne réussit pas à s’adapter aux évolutions du marché, la  situation financière est catastrophique. Des repreneurs se manifestent: la Cooper et Darrasse, ils sont en compétition pour la reprise de la PCF puis décident de s’associer en 1931. La PCF est profondément restructurée: l’activité de droguerie est supprimée, les succursales sont fermées, l’établissement de Paris est vendu.

Après la Seconde Guerre mondiale, la PCF se concentre sur les activités rentables: la fabrication de sels minéraux en particulier les sels de bismuth, la production de bandes Velpeau, le façonnage.

Les locaux de la Plaine Saint Denis devenant sur dimensionnés sont vendus en  1974 et l’entreprise se délocalise à la Voulte-sur-Rhône, dans des anciens locaux de Rhône Poulenc qui finance le déménagement. La PCF est confronté  dans ses nouveaux locaux à des problèmes techniques, elle ne peut plus facturer ce qui conduit Rhône Poulenc à entrer dans le capital afin d’éviter le dépôt de bilan.

En 1976, le laboratoire absorbe les laboratoires Chanteaud dont il assurait le façonnage.

La PCF est cédée en 1999 au groupe Finuchem, elle emploie à cette date 80 personnes , elle se consacre désormais à la fabrication de nitrates métalliques, toutes les autres activités sont arrêtées ou cédées, les crêpes  Velpeau sont vendues en 2007 à la société allemande Lohmann & Rouscher. En 2008, la PCF n’emploie plus que 54 personnes,  elle est absorbée par la société ORRION Chimie Metalchem (OCM) qui consacre le site à la production de nitrates métalliques.

Un buste de François Dorvault, oeuvre du sculpteur Sanson a été installée en 1879 dans la cour d’honneur rue de Jouy, à partir de 1932,  il orne aujourd’hui l’entrée de l’usine de La Plaine -Saint-Denis, c’est le dernier témoin d’une aventure commencée en 1852.

Bibliographie:

Georges Soenen, La Pharmacie Centrale de France, son histoire, son organisation, son fonctionnement, Paris 1894

Charles Buchet, Charles Sellier, La Pharmacie centrale de France, Paris 1903

Anonyme, Histoire de la Pharmacie centrale de France, La Société d’Histoire de la Pharmacie et ses bienfaiteurs, Bulletin de la Société d’Histoire de la Pharmacie, 1929, Vol 17, n°66, 440 chapitre XLIII

Mory Berthe, Dorvault et la Pharmacie centrale de France, Revue d’histoire de la pharmacie, 68°année, n°245, 1980, 79-90

Nicolas Sueur, Pharmacie centrale de France : une coopérative pharmaceutique XIX°siècle, Presses universitaires François Rabelais, 2017

Nicolas Sueur, La Pharmacie centrale de France (1852-1879): une entreprise pharmaceutique au secours de l’officine,  Revue Internationale sur le Médicament, vol 4 (1), 2012

Bruno Bonnemain, Histoire de la Pharmacie centrale de France, disponible sur Internet, www.shp-asso.org, 2013

Nicholas Sueur, La Pharmacie centrale de France en images (1852-1903) ou l’ émergence de l’industrie pharmaceutique, Revue d’histoire de la pharmacie, LXI, n°378-379, 2013, 237-250

François Dorvault (1815-1879)

 

André Frogerais
30 juillet 2018

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